Assassinat de Jamal Khashoggi : mettons un terme à toute complicité tacite avec le régime saoudien

L'assassinat à Istanbul du journaliste Jamal Khashoggi, homme du sérail saoudien mais opposant au prince héritier Mohammed Ben Salman, soulève la nausée. Il aura fallu 18 jours pour que le régime admette publiquement les faits, tout en tentant de se dégager de toute responsabilité de ce crime abject.

Cet événement jette une lumière crue, si cela était encore nécessaire, sur la brutalité d'un régime qui réprime et exécute les dissidents politiques ou religieux, les intellectuels, les militants des droits humains et les féministes, n'hésitant pas à rendre public une liste noire de personnalités à abattre.

Cette tyrannie conduit aussi une guerre meurtrière au Yémen, organise le blocus du Qatar, procède à l'enlèvement du premier ministre libanais Saad Hariri et exacerbe, conjointement avec Israël, les tensions avec son rival régional, l'Iran.

En ces temps où les despotes prospèrent, d'Erdogan à Poutine, le cynisme de Donald Trump et la discrétion première des dirigeants français et européens sont éloquents. Obnubilés par leurs alliances stratégiques au mépris des principes et droits humains, et par les juteuses ventes d'armes – pourtant utilisées dans les massacres de civils et répressions, le gouvernement français ne s'est pas distingué ces 15 derniers jours. Tous contribuent à laisser les peuples du Proche et Moyen-Orient aux prises avec les pires violences, injustices et humiliations.

Le PCF considère que la suspension des accords militaires avec l'Arabie Saoudite sont à l'ordre du jour de même qu'un embargo sur les ventes d'armes. Il s'agit de revoir fondamentalement une action diplomatique en la mettant au service, sous égide multilatérale, de politiques de paix, de désarmement et de développement humain, social, écologique et démocratique au bénéfice des peuples de la région tout entière.

Parti communiste français,
Paris, le 22 octobre 2018.