Elections régionales dans la ville-land de Hambourg

Dans la mandature précédente, le Land de Hambourg était gouverné par une coalition SPD-Verts dirigée par Peter TSCHENTSCHER (SPD) depuis mars 2018. Ce dernier avait succédé à Olaf SCHOLZ devenu vice-chancelier et ministre fédéral des Finances dans le cabinet de « grande coalition » de Angela MERKEL.

Les résultats

participation électorale: 63,3 % (+ 7,8)

  % sièges
SPD 39% (-6,6) 51 (-7)
CDU 11,2% (-4,7) 14 (-6)
Verts 24,2% (+11,9) 31 (+16)
Die Linke 9,1% (+0,6) 12 (+1)
FDP (Libéraux) 5% (-2,4) 6 (-3)
AfD (Alternative für Deutschland) 5,3% (-0,8) 7 (-1)

121 sièges (majorité absolue: 61)

Caractéristiques du scrutin :

• Forte poussée des Verts qui double voix et sièges sans toutefois parvenir à la première place comme envisagé durant la campagne électorale
• le SPD résiste mieux à Hambourg, bastion traditionnel de la social-démocratie, que dans le reste de l’Allemagne. Il termine nettement en tête malgré des pertes importantes au profit des Verts.
• la CDU enregistre un record historique négatif et paye sans doute ses incohérences actuelles concernant la situation politique en Thuringe *
• le parti populiste et ultraconservateur AfD tout comme les Libéraux du FDP parviennent à se maintenir au parlement malgré un vote sanction suite aux événements de Thuringe
Die Linke est le seul parti à part les Verts à enregistrer des gains, surtout en voix compte tenu d’une participation électorale accrue. En confortant son influence, Die Linke continuera à faire pression pour des politiques de gauche concernant l’habitat et l’éducation.

La coalition « rouge-verte » (SPD-Verts), la seule de ce type existant encore dans les Länder allemands, sera reconduite pour gouverner Hambourg.

Au total, les partis de la coalition au pouvoir à Berlin sont une fois encore sanctionnés, même si le SPD réussit à conserver cette ville-Land. Les événements de Thuringe ont également influencé les votes des électeurs mais l’AfD résiste encore. Le grand perdant, c’est la CDU, ce qui affaiblit encore un peu plus la Chancelière Merkel et peut mettre la « grande coalition » en danger. La perspective d’élections fédérales anticipées se dessine à l’horizon.

*La situation en Thuringe
Après la démission du chef de gouvernement FDP élu par la CDU, le FDP et l’AfD, Die Linke a fait des propositions à la CDU pour une transition ordonnée d’ici à de nouvelles élections. Dans l’état actuel des discussions,on s’achemine vers un „accord de stabilisation“ entre la coalition Linke-SPD-Verts et la CDU, permettant l’élection de Bodo Ramelow au premier tour avec des voix CDU et de nouvelles élections en 2021. Mais la CDU au niveau national s’oppose encore à cet accord.

 

Alain ROUY
membre de la commission des relations internationales
le 24 février 2020