Rencontre nationale des candidat·e·s aux européennes

Le 5 mars dernier se tenait à Fabien une rencontre des candidat·e·s de la liste communiste aux européennes, une rencontre qui était aussi une réunion de travail. Ian Brossat introduisit les débats, rappelant qu’une des forces de la liste était à la fois sa diversité et sa proximité avec le mouvement social.

Député honoraire, Francis Wurtz développait quelques idées fortes. Concernant par exemple les pouvoirs du Parlement européen, car on peut entendre ici ou là que cette institution ne servirait à rien, et donc voter serait inutile (les jeunes s’étaient abstenus à 73 % aux dernières élections). Or ce Parlement dispose d’un vrai pouvoir législatif, d’un pouvoir budgétaire et il exerce un contrôle sur la Commission. Bref, il a énormément de pouvoir. S’abstenir, c’est faire le jeu des possédants. Comment la liste communiste peut-elle faire la différence ? Elle a une histoire : le PCF est le seul parti représenté au Parlement à n’avoir jamais voté pour un traité libéral. Il a joué un rôle actif dans le mouvement de 2005 (Non à l’Europe libérale) ; il a multiplié les initiatives sur les questions sociales, de paix, sur le rassemblement des progressistes d’Europe. Critique de l’Europe libérale, il n’entend pas en même temps se laisser entraîner dans une spirale anti-européenne. La renaissance européenne, c’est nous et non pas Macron, a-t-il été dit.

De son côté, Vincent Boulet est revenu sur quelques axes de campagne : coopération dans le respect des souverainetés; opposition à la “règle” des 3 % de déficit public, un terrible carcan ; égalité travailleurs et travailleuses locaux, égalité pour les travailleurs détachés ; plan d’investissement pour les services publics ; fonds européen pour les questions sociales ; moratoire sur la libéralisation des services publics ; cadre fiscal commun pour les multinationales ; COP fiscale ; alignement des droits par le haut ; paix et sécurité collective.

Un large débat s’ensuivit. Comment s’adresser aux électeurs ? Quels éléments mettre en avant ? Il a été question de paix, des migrants, de la jeunesse, d’écologie qui doit être punitive pour les multinationales, pas pour les gens, d’agriculture, de traits à renégocier, des délocalisations, des luttes en Europe, de pôles publics européens à construire, des droits des femmes, de ceux des LGBT, de démocratie, de culture.

La discussion a aussi porté sur des idées de communication : envie de voter, présence sur les réseaux sociaux, relier la campagne à du concret, inscription sur les listes électorales (jusqu’au 31 mars), diffusion du bilan des sortants…

Il a beaucoup été question de proximité “qui est notre force” : comment être visible, vu de tous ; les appels à voter ; rappeler cette date du 26 mai, jour de l’élection ; rôle des candidat·e·s ; lieux de contact (marches, porte-à-porte)…

Un représentant du Parti communiste martiniquais est intervenu sur la nécessité de revoir toutes les relations avec l’Union européenne.

En conclusion, Ian Brossat en appelait à la multiplication des réunions publiques et des déplacements des candidat·e·s. Pierre Lacaze évoquait quelques grandes initiatives, le 16 mai meeting à Paris, le 23 mai clôture de la campagne dans le Nord. Fabien Roussel, enfin, souhaitait « que les 23 000 militants communistes qui ont participé au vote, et au-delà bien sûr, soient les acteurs/actrices de la campagne ».