Équateur : la lutte est la mère de tous les droits !

Après 18 jours de mobilisation, les organisations de peuples autochtones d’Équateur ont remporté hier une grande victoire face au gouvernement conservateur de Guillermo Lasso.

Le Paro nacional, grève générale illimitée, avait été lancé le 13 juin afin de protester contre la hausse des prix des produits de première nécessité et des carburants, et la volonté du gouvernement d'étendre l'exploitation pétrolière et minière sur les territoires autochtones et protégés, sans le consentement des communautés concernées.

Plus largement, c'est une politique tout entière au service des grandes entreprises et de la finance qu'a remis en cause le mouvement, dans un contexte où la crise sanitaire et les effets de la guerre en Ukraine ont aggravé les inégalités et les difficultés des classes populaires dans tous les aspects de leur vie.

Face à cette mobilisation, les autorités équatoriennes ont répondu par la violence et la répression : arrestation du dirigeant de la CONAIE Leonidas Iza, attaque des cortèges, rassemblements et lieux de repos et de refuge des manifestants, proclamation de l'état d'urgence dans trois, puis six, provinces. Selon l'Alliance des organisations de droits humains de l’Équateur, on dénombre cinq morts, 166 blessés et 123 personnes arrêtées depuis le 13 juin.

L'accord remporté par les organisations engagées dans le Paro nacional est donc une victoire importante, obtenue par la mobilisation de leurs militants, venus de tout le pays manifester dans la capitale Quito, avec le soutien de nombreux secteurs urbains, en particulier des syndicats étudiants et des organisations de quartiers.

Celui-ci acte notamment la baisse du prix des carburants, la dérogation des décrets autorisant l'exploitation pétrolière et minière dans les territoires collectifs et autonomes des peuples autochtones, les zones protégées, d'intérêt archéologique et de protection hydrique. Il consacre également le respect du droit à la consultation préalable des peuples autochtones. Sur le plan social, le système public de santé est déclaré est état d'urgence et des mécanismes locaux de contrôle des prix devront être mis en place pour lutter contre la spéculation.

Le Parti communiste français (PCF) salue la victoire du mouvement populaire et autochtone en Équateur, qui a une nouvelle fois démontré l'incapacité des politiques néolibérales à répondre aux besoins les plus élémentaires des peuples, et la nécessité de la mobilisation populaire pour défendre ces derniers. Il fait siennes les paroles de Leonidas Iza, pour qui « la lutte est la mère de tous les droits ».

En Équateur comme en France, poursuivons la mobilisation contre les politiques néolibérales et autoritaires, contre la vie chère et pour la défense des intérêts du plus grand nombre !

Parti communiste français
Paris, le 1er juillet 2022