Faire confiance à l’administration publique et à la transparence

visuel_édito080422.png

Durant la campagne électorale, que beaucoup d’observateurs qualifient d’inédite et étrange, la sénatrice communiste, Éliane Assassi, a permis de montrer une nouvelle fois l’utilité du travail d’élus pour la transparence et l’information avec le rapport sur l’utilisation des cabinets privés de conseil. Ce rapport montre clairement les abus, le mépris, la gabegie d’argent public du gouvernement Macron.

A la sortie du rapport du Sénat, on a vu passer devant les micros le député LREM, Christophe Castaner, président du groupe LREM nous expliquer qu’il ne comprenait pas le problème de l’utilisation des cabinets privés de conseil, que tout le monde fait cela, que cela ne représentait pas beaucoup d’argent public. Ensuite Emmanuel Macron, le candidat-président qui n’a pas le temps de faire campagne mais toujours la possibilité de nous faire part de son mépris, a tenté de banaliser le rapport, de dire que tout est légal et que si quelqu’un pense qu’il y a illégalité et bien qu’il saisisse la justice.
M. le Président est comblé, le Parquet national financier a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale sur McKinsey suite au rapport du Sénat.

En effet, ce rapport révèle le recours croissant aux cabinets privés de conseil par les administrations publiques. Ces dépenses ont atteint plus d’un milliard d’euros. Ces cabinets de conseil interviennent au cœur des politiques publiques, ils sont souvent des cabinets internationaux aux bénéfices énormes et appuient la majorité des grandes « réformes » du gouvernement comme par exemple la réforme de la formation professionnelle, la réorganisation des services de santé, la réforme de l’aide juridictionnelle, la réforme des APL, la gestion de la crise COVID-19...

Comment accepter les méthodes intrusives de ces cabinets qui travaillent en toute opacité au milieu des administrations ? Ce sont ces mêmes cabinets qui conseillent de réduire le nombre de fonctionnaires en laissant penser que l’État ne sait plus faire.

Tout cela est déjà est un sérieux problème. Mais quand on apprend en plus qu’un des cabinets souvent utilisé ne paye aucun impôt en France et a son siège au Delaware, petit État des États-Unis bien connu pour être un paradis fiscal, tout cela devient un cauchemar ! Comment accepter la gabegie d’argent public d’utiliser un cabinet privé qui en plus n’a même pas la décence de payer des impôts sur ses monstrueux bénéfices ?

On se dit là, que l’optimisation fiscale ou la fraude fiscale est bien un fléau de ce monde capitaliste sans pudeur qui se croit tout permis, en toute impunité, au cœur de l’État. Ce fléau est malheureusement mondial et prive les États de ressources indispensables pour répondre aux défis du siècle : social, sanitaire, environnemental et démocratique.
Fraude fiscale, optimisation fiscale, flux financiers illicites, corruption…tous ces termes représentent dans le monde des milliers de milliards d’euros, une masse incroyable de ressources financières perdues par les pays pour répondre aux besoins des populations et de la planète.

Fabien Roussel a fait de cette lutte un thème central de sa campagne en soulignant qu’il manquait en France 80 à 100 milliards d’euros de ressources à la France à cause de la fraude fiscale.

Ces propos, ces faits rendent nécessaire la demande de COP mondiale pour la justice sociale et fiscale, sous égide de l’ONU avec un objectif d’installer une instance permanente de coopération et de régulation fiscale internationale.

Cécile Dumas
responsable adjointe du secteur international du PCF
chargée des questions migratoires et de l’Amérique latine