Gratuité pour tous les Européens du vaccin à venir

Matériel de campagne

Signez la Pétition d'initiative citoyenne européenne 

Nous n’en avons pas fini avec ce virus. Le niveau d’hospitalisation en réanimation remonte. La question des mesures à prendre est donc posée. Il faut tirer les leçons de la première vague qui a tué plus de 30 000 personnes dans notre pays.

Au printemps, les pouvoirs publics ont été pris au dépourvu et n’ont pas mis en place tout ce qui aurait pu être fait, du fait des politiques d’austérité appliquées au système de santé depuis 30 ans : suppression massive de lits hospitaliers, réduction des effectifs, pénurie de médecins organisée méthodiquement, privatisations, suppression de l’Eprus (1) en 2016 par ceux-là mêmes qui sont encore au pouvoir aujourd’hui. Ceci a entraîné la liquidation des stocks de sécurité, mais aussi la disparition progressive des compétences pour gérer une crise. Une pénurie de médicaments essentiels pour la réanimation s’est faite jour. La crise a été gérée dans la confusion, le mensonge lorsqu’il s’est agi de cacher la pénurie de masques. Des décisions prises et non assumées comme par exemple celle qui a consisté à refuser d’hospitaliser les personnes âgées vivant en Ehpad : plus de 10 000 morts n’ont reçu aucun soin adapté et sont morts dans des conditions effrayantes malgré le courage des personnels. Les décisions prises en Conseil de défense ont été prises en catimini.

Après le déconfinement nous aurions pu espérer que des mesures sanitaires organisationnelles eussent été prises. Il n’en a rien été. À part une augmentation de salaires dont les infirmières n’ont toujours pas vu la couleur, la politique est restée la même : poursuite de la suppression des lits, pas de vraie politique d’embauche à l’hôpital, persistance et élargissement de la pénurie de médicaments, et priorité à l’économie privée. Des sommes fabuleuses sont consacrées à l’aide aux entreprises mais l’hôpital public reste avec sa dette, tandis que la gouvernance technocratique reprend le dessus dans les établissements. Les personnels, les médecins et la population ne sont pas écoutés. Les nombreuses victimes de la Covid-19 dans les personnels de santé et les Ehpad ne sont toujours pas reconnues comme victimes de maladie professionnelle.

Quant aux mesures de prévention, elles sont incantatoires : les masques ne sont pas gratuits, la priorité est donnée à l’économie sur la santé. La question des Ehpad n’est pas traitée. La privatisation de ceux-ci marche bon train. Les publicités pour des investissements « très rentables » en maison de retraite fleurissent comme jamais. Ce n’est pas cela qui va fournir les 300 000 nouveaux emplois que nous proposons pour ces établissements. Une mesure urgente devrait être prise pour ne pas renouveler l’hécatombe dans ces Ehpad : il faut hospitaliser toutes les personnes âgées présentant la maladie pour qu’elles puissent recevoir les soins médicaux dont elles ont besoin et pour qu’elles ne restent pas dans leur lieu de vie au risque certain de contaminer les autres. Les isoler dans leur chambre sans soins à la hauteur des besoins conduira à nouveau à une nouvelle hécatombe. Les personnes âgées ne peuvent être la variable d’ajustement du système hospitalier.

Par ailleurs, nous avons fait une proposition : la gratuité pour tous les Européens du vaccin à venir. Ce vaccin financé intégralement par des fonds publics doit être fourni gratuitement à tous. Cette décision doit être prise avant sa mise en circulation. C’est pourquoi nous avons lancé une pétition européenne pour obliger à ce qu’un débat soit organisé au Parlement européen. Une première victoire a été obtenue puisque le 21 août dernier les institutions européennes ont validé notre initiative citoyenne. Il nous faut maintenant recueillir un million de signatures au niveau européen afin d’inscrire cette question au débat politique et pousser nos dirigeants à prendre des mesures concrètes !

Je vous invite donc dès maintenant à signer, diffuser et mobiliser autour de cette pétition www.right2cure.eu/fr afin de construire les prochaines étapes de la mobilisation citoyenne. µ

Dr Michel Limousin

 

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1. L’Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (EPRUS) est une agence française de sécurité sanitaire et un établissement public administratif sous tutelle du ministère de la Santé français créé en 2007 et dissous en 2016.