Israël: Le "boycott", une forme légitime d'expression politique reconnue par la CEDH

Dans un récent arrêt, la Cour européenne des droits de l'homme a condamné la France pour avoir criminalisé les appels au boycott des produits israéliens. Plusieurs militants avaient été sanctionnés par les tribunaux qui faisaient alors référence à l'inique circulaire de Michèle Alliot-Marie adoptée en 2010. Il s'agissait alors de briser la campagne Boycott-Désinvestissement-Sanctions (BDS International) à la demande des autorités israéliennes.

Indéniablement cette décision marque un tournant puisque la Cour considère que la France a violé l'art.10 de la Convention européenne des droits de l'homme sur la liberté d'expression. Le boycott est reconnu comme une forme d'expression politique légitime pour s'opposer à la violation du droit international ainsi qu'à l'occupation et à la colonisation israélienne des territoires palestiniens. Ces actions ne sauraient en aucun cas être confondues avec une manifestation d'antisémitisme, inacceptable et intolérable.

Cet arrêt restitue aux citoyens le droit de débattre des questions internationales et de dénoncer ainsi l'impunité récurrente dont jouissent les autorités israéliennes dans la violation permanente des droits des Palestiniens à disposer d'un État dans le cadre des frontières de 1967.

Cette condamnation de la France est une victoire. Elle donne raison aux militants et constitue un encouragement à amplifier les luttes de solidarité alors que B. Netanyahou, avec le soutien de D. Trump, s'apprête à annexer une partie de la Cisjordanie et des colonies.

Le gouvernement de la France doit désormais protéger la liberté d'expression et cesser toutes les poursuites contre ceux qui s'engagent aux côtés des Palestiniens pour le droit, la justice et la paix.

Parti communiste français
Paris, le 17 juin 2020