Jean-Luc Godard était libre comme l’art (Pierre Dharréville)

Voilà qu’il nous faut partir du mot FIN pour dire comment il nous importait d’avoir des nouvelles de lui. Et c’étaient des nouvelles de nous-mêmes à chaque fois. Chaque nouvel opus nous plongeait dans l’expectative pour mieux nous obliger à voir et penser le monde.

Son esprit de contradiction est la marque d’une œuvre forgée contre les interdits. On trouve dans son cinéma comme dans ses célèbres entretiens une véritable jubilation à jouer de tout, des images et des mots, la gravité jouxtant l’humour. Avec ce sourire tout près de nos larmes.

 

C’est peu dire qu’il ne fut pas tendre non plus avec le Parti communiste français. Peut-être précisément parce que nous partagions trop de blessures, d’espoirs et de déceptions. Embrassant l’Histoire du vingtième siècle, hanté par la guerre et les exterminations, solidaire des opprimés, pourfendeur des violences de classe, il fut un grand peintre du deuil. Et un poète pour l’avenir.

A sa compagne, la réalisatrice et autrice Anne-Marie Miéville, nous adressons nos plus affectueuses condoléances.

 

Pierre Dharréville, responsable de la commission culture au PCF