La mer, c’est la vie

La France est la 2e puissance maritime du monde. Son espace maritime représente dix-huit fois et demie la surface du territoire national métropolitain. Parce qu’elle est un atout considérable pour la souveraineté de notre pays, pour l’emploi et la biodiversité, Fabien Roussel y consacre une large place dans son programme.

Première réserve de biodiversité et premier gisement de ressources rares, la mer est indispensable aux écosystèmes qui rendent possible la vie humaine. Elle absorbe 80 % de la chaleur produite par la planète et près du quart des émissions de gaz carbonique. Elle contribue donc à contenir le changement climatique dont les experts du GIEC viennent de confirmer la dangerosité.

Tous ces enjeux conduisent le candidat communiste à proposer la création d’un ministère de la Mer de plein droit.

Il serait chargé dès l’installation d’un gouvernement de gauche de lancer une « conférence pour l’économie et l’écologie de la mer » avec toutes les actrices et les acteurs concernés. Il aurait rapidement à rediscuter les orientations prises avec la Commission européenne qui favorise les ports de Rotterdam, Anvers et Hambourg, soit ceux de la vieille ligue hanséatique. Ces stratégies actuelles sont à rebours du respect du traité de préservation du climat et de l’environnement puisque 40 % des conteneurs à destination de la France transitent par les ports cités plus haut avant d’être acheminés par camion vers notre territoire. Cela conduit à la perte d’au moins 70 000 emplois, tout en dégradant l’environnement. De même, de nouvelles actions doivent être entreprises pour rechercher une coopération entre les pêches artisanales française et britannique au lieu de la guerre économique post Brexit.

Les ressources en poissons seraient protégées par une pêche artisanale et écologique, à rebours de la surpêche intensifiée par les grandes firmes qui alimentent les supermarchés depuis leurs bateaux-usines.

La rémunération du travail des marins-pêcheurs doit être assurée et les coûts de production doivent être abaissés.

Les chantiers navals doivent être soutenus et développés pour construire les bateaux écologiques de demain et lancer une filière de déconstruction des navires au rebut.

La valorisation des algues est un gisement formidable de débouchés nouveaux pour l’alimentation et la médecine. Leur transformation va permettre rapidement de remplacer les matériaux issus des industries carbonées, les plastiques et même certains carburants ! Elle permet d’ores et déjà d’envisager la fabrication de nouveaux médicaments anticancéreux.

L’impulsion de la recherche autour des énergies marines comme l’utilisation de la force des vagues ou l’énergie thermique des mers peut conforter le mix-énergétique indispensable à notre souveraineté.

Un travail approfondi avec les syndicats, les élus, les responsables économiques d’Outre-mer permettrait d’envisager de développer depuis nos ports ultramarins modernisés des plateformes d’échanges ouvertes sur l’océan Pacifique, les Caraïbes, l’océan Indien et une partie de l’Amérique du Nord.

La France doit vite voter le moratoire sur l’exploitation et l’exploration minière et proposer à tous les pays de signer ensemble un traité international pour protéger les océans, les fonds marins de toute exploitation qui nuirait à l’environnement et à la biodiversité.

La diversification des activités en mer, l’intensification des échanges par voie maritime, la protection des réseaux sous-marins indispensables aux communications mondiales, nécessitent un renforcement des dispositifs de surveillance, de sécurité et de sûreté maritimes.

Ainsi, la mer doit être élevée au rang de bien commun de l’humanité, mise hors guerre économique, hors concurrence, hors privatisation.

Elle est un territoire précieux et indispensable pour un nouveau type de développement durable et écologique, riche en emplois et protecteur de la biodiversité. La mer c’est la vie aussi sur… Terre.

Patrick Le Hyaric