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Depuis plusieurs semaines maintenant, la Turquie se livre à des bombardements criminels sur le Sinjar (Irak). De nombreux civils et des soldats, dont treize militaires turcs, y ont trouvé la mort.

Cette région est tragiquement connue, car ses habitants, les Yézidis, y ont fait l’objet d’une monstrueuse tentative de génocide lors d’une offensive de l’État islamique (Daesh), en août 2014, soutenue par Ankara.

Il aura fallu le courage des combattants kurdes, notamment ceux du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), pour les sauver de la mort et de l’esclavage. Depuis, les Yézidis, afin de prévenir toutes nouvelles agressions, se sont constitués en province autonome et leurs forces ont intégré l’armée irakienne.

R.T. Erdogan veut briser cette expérience. Il a pour cela installé sur le territoire irakien des bases militaires et déploie des troupes à la frontière. Il trépigne d’impatience afin de déclencher une invasion avec le soutien de djihadistes revenus de Syrie, de Libye et du Haut Karabakh. Les frappes aériennes et les menaces d’intervention suscitent la colère et l’inquiétude de la population.

R.T. Erdogan ne parvient pas pour le moment à obtenir le feu vert de Washington (mais jusqu’à quand ?) et fulmine contre le président Biden.

Cette nouvelle guerre de R.T. Erdogan vise à briser les Kurdes du Rojava (Syrie) et du Sinjar qui ont établi des institutions démocratiques et poursuivent le combat contre Daesh dont l’organisation reprend de la vigueur dans les deux pays. Bagdad craint également que cette guerre se traduise par une annexion pure et simple d’une partie de son territoire.

Dans la perspective de retrouver la gloire perdue de l’empire ottoman, cet expansionnisme de la Turquie s’est déjà traduit par la prise de contrôle illégale du nord de Chypre et du canton d’Afrin (Syrie).

Tout à son esprit de vengeance, le tyran d’Ankara vient de procéder à l’arrestation de 718 membres du Parti démocratique des peuples (HDP), cette force démocratique progressiste. Des milliers de ses membres, parlementaires, maires, militants croupissent en prison dont son co-président S. Demirtas.

Il serait temps de stopper cet engrenage mortifère et liberticide.

L’autoritarisme de R.T. Erdogan, conforté par l’alliance avec l’extrême droite fasciste du MHP, est de plus en plus contesté par une large frange de la population qui aspire à la liberté et qui souffre du désastre économique.

En ces circonstances, la France et l’Union européenne doivent condamner et entraver cette nouvelle agression de la Turquie mais aussi apporter leur soutien aux forces kurdes.

Tout en respectant l’intégrité territoriale de la Syrie, elles doivent reconnaître officiellement l’autonomie du Rojava à l’image de ce qui s’est fait pour la province autonome kurde en Irak. Elles doivent cesser les interpellations de militants kurdes pacifistes sur leur territoire et mettre un terme aux procédures d’extradition.

Les communistes appellent à la libération immédiate des prisonniers politiques de Turquie et à la mobilisation indispensable de toutes les forces progressistes et pacifistes afin de briser le bras assassin de R.T. Erdogan.

Parti communiste français
Paris, le 15 février 2021