Lancement du nouveau Parti des Peuples Africains

Un moment historique pour la gauche ivoirienne et panafricaine.

Une délégation du PCF, composée du député Jean-Paul Lecoq, Félix Atchadé et Christof Sandlar pour le collectif Afrique, a participé au congrès constitutif du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI). Celui-ci est issu du Front Populaire Ivoirien (FPI) et a réussi à agglomérer d’autres forces en son sein.

1 600 délégués ont participé aux travaux. L’afflux des militants et sympathisants a été tel qu’au bas mot 6 000 personnes auront finalement été présentes autour de cet évènement. En amont, près de 90 000 personnes ont contribué aux échanges et à la préparation de ce nouveau parti. Ce sont autant d’adhérents potentiels.

Le congrès fut un moment à la fois politique, populaire et festif. Dans un souci d’en faire un levier de la réconciliation nationale, la parole a été laissée à d’autres partis ivoiriens dont le parti de droite au pouvoir (RHDP), malgré le fait que de nombreux prisonniers d’opinion croupissent encore dans les geôles et que persistent de nombreuses atteintes aux libertés.

Le PPA-CI se définit comme un parti de gauche partisan du socialisme démocratique. Il se préoccupe de l’exercice réel de la souveraineté et a une visée panafricaine comme au lendemain de la Seconde Guerre mondiale avec le Rassemblement démocratique africain (RDA) allié un temps au PCF. De nombreuses délégations africaines étaient d’ailleurs présentes. L’intervention de Jean-Paul Lecoq, porteur d’un message en faveur des libertés, du progrès social, des souverainetés des peuples africains, d’une réforme de la justice internationale, fut très appréciée et applaudie par des milliers de participants. Il a transmis les salutations de Fabien Roussel et évoqué la nécessaire libération des prisonniers politiques et l’opposition des parlementaires communistes à la pseudo-réforme du franc CFA/ECO. La délégation du PCF s’est entretenue avec de nombreux dirigeant·e·s du nouveau parti. Parmi eux, on peut citer Assoa Adou, Ahoua Don Mello, Justin Koné Katinan et Koua Justin. Elle a également rencontré une très importante délégation de députés de gauche du groupe EDS.

Durant cette rencontre il y a eu un échange sur les pratiques des groupes parlementaires respectifs et l’établissement de relations de travail. Les dirigeants de la Fédération des syndicats autonomes de Côte d'Ivoire (FESACI), les animateurs des Indignés de Côte d’Ivoire, les personnalités de la société civile rencontrées à Abidjan ont tous témoigné de la difficulté de l’action syndicale et citoyenne. Les questions environnementales, le non-respect des règles nationales et internationales en matière de droit social et les luttes en faveur de l’égalité femmes-hommes ont été évoqués. Ces personnalités se sont également toutes déclarées préoccupées par les dérives liberticides, les problèmes de corruption, ainsi que les immixtions des États étrangers et des grands groupes privés. Le troisième mandat inconstitutionnel de l’actuel président leur apparaît particulièrement préjudiciable à l’établissement d’un État de droit et une société apaisée.

Quant au président du PPA-CI, Laurent Gbagbo, il a chaleureusement remercié le PCF pour ses actions permanentes de solidarité avec les peuples africains, dont le peuple ivoirien. Il a exposé l’urgence de développer l’unité africaine en vue de peser sur le cours des choses et d’être en capacité de mener des politiques de progrès social et économique débarrassées de tutelles économiques, monétaires et militaires.

Collectif Afrique du PCF