Le 19 septembre 2020:  Mobilisation pour un climat de paix

Dans le cadre de la Journée internationale de la Paix, le PCF appelle à participer partout en France le samedi 19 septembre aux marches pour la paix, la justice sociale et les droits humains, le climat et le désarmement nucléaire.

Un monde toujours plus dangereux

La situation internationale ne cesse de se dégrader, marquée par une multiplication de crises sociales, économiques, écologiques, politiques, porteuses de menaces pour toute l'humanité.

Partout, elles aggravent les inégalités, les insécurités humaines et le sentiment d'humiliation des peuples. Elles attisent les violences, les guerres et le rétrécissement démocratique, hypothèquent la biodiversité et les conditions de vie sur terre.

Le capitalisme, avec ses logiques de profits et de puissance, est à la base de ce monde dangereux.

Les conflits d'aujourd'hui s'enracinent tout à la fois dans les rivalités de puissance mais surgissent aussi de la décomposition des sociétés.

Les idéologies guerrières tentent en permanence de se relégitimer. Il faudrait aujourd'hui se préparer à la guerre, multiplier les dépenses d'armement, les conflits préventifs à l'extérieur afin de défendre notre sécurité menacée. La droite et l'extrême droite nourrissent un discours fondé sur la manipulation, les peurs, le ressentiment, l'exaltation de l'identité. Cela alimente une vision hiérarchisée du monde dans laquelle une petite oligarchie de puissances, organisée dans des clubs, décide pour les autres, hors des Nations unies.

Une nouvelle vague de militarisation vise à renforcer le monde occidental qui concentre l'essentiel des dépenses militaires. Celles-ci sont passées de 1 144 milliards (en 2001) à 1 822 milliards (2018).

Parallèlement, un vaste mouvement de désengagement des accords internationaux s'amplifie, notamment de la part des États-Unis de D. Trump : nucléaire iranien, traité de non-prolifération, des Forces nucléaires intermédiaires, de l'Anti Balistic Missile, de la COP 21...

La France n'est pas en reste. E. Macron fait de la défense européenne le cœur d'une renaissance du projet néolibéral européen et considère que le commerce des armes est un élément de compétitivité de notre pays. Paris vient de doubler ses crédits consacrés à l'arme nucléaire (3,5 à 6 milliards) avec pour objectif de renouveler en totalité la flotte des sous-marins nucléaires. Cette tendance s'inscrit dans une augmentation globale de 10 milliards du budget militaire à l'horizon 2020. Cela représentait 31,6 milliards en 2016 et 41 milliards en 2020, soit 2 % du PIB comme l'exige l'OTAN.

La paix au cœur des alternatives pour l'humanité

Alors que la pandémie de Covid-19 plonge le monde dans la tourmente, se faire la guerre est une folie. Les exigences de coopérations et de solidarités s'imposent de plus en plus.

Pour ces raisons, il est temps de délégitimer la guerre qui prive les Palestiniens, les Kurdes et les Sahraouis de leurs droits légitimes. La course aux armements ne permet pas d'assurer la sécurité des citoyens. Depuis 2001, les guerres se sont multipliées (Libye, Syrie, Yémen, Sahel...) et la solution militaire est un échec total. Il faut donc concevoir des politiques alternatives. Les anciennes puissances ne peuvent plus imposer leurs lois au reste du monde car celui-ci a profondément changé. Il ne faut donc pas avoir une vision unilatérale du monde qui pourrait alimenter le fatalisme. Des efforts existent parmi des États, des mouvements populaires, pour trouver des solutions pacifiques.

La paix est un projet politique au cœur des luttes émancipatrices. Cela passe par l'affirmation du primat du politique sur la force comme condition de la paix. La paix est un élément incontournable de tout projet global pour l'humanité. Elle répond à l'urgence climatique et à l'exigence de justice. Elle exige de bâtir des logiques de coopération, de partage, d'entraide et de solidarité. Cela ne peut pas se concevoir sans démilitarisation du monde et une diminution drastique des dépenses d'armement. Pour relever les défis climatique, écologique, ainsi que les inégalités, il y a besoin d'un nouveau mode de production, de développement, de consommation. La satisfaction des besoins humains ouvre la voie pour la coopération et la fraternité.

Dans ces luttes, les peuples ne partent pas de rien. Ils peuvent s'appuyer sur les Nations unies et la culture de la paix.

Il faut faire converger les intérêts des peuples, remettre en cause le commerce des armes, dissoudre l'OTAN et mettre en place un cadre de sécurité collective. Le Traité sur l'interdiction des armes nucléaires (TIAN) est une perspective crédible d'un monde sans armes nucléaires. Il crée une nouvelle dynamique ratifiée par 122 pays en complément du Traité sur la non-prolifération. Malheureusement, la France et les États-Unis ont pris la tête de la croisade anti-TIAN.

Nourrir un multilatéralisme qui permet d'intégrer les États-Nations dans l'espace mondial à égalité constitue le cadre où doivent se traiter les questions climatiques, du développement et de la paix.

Parce que la paix est au cœur de notre combat, les militants communistes auront à cœur la réussite dans toute la France des rassemblements le 19 septembre.

 

Pascal TORRE
responsable adjoint du secteur international du PCF
chargé du Maghreb et du Moyen-Orient