Le Covid-19 légitime la répression en Algérie

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L'épidémie de Covid-19, dont l'ampleur est contenue à cette heure, ainsi que l'effondrement des prix du pétrole, aux désastreuses conséquences économiques et sociales, mettent l'Algérie à l'arrêt. La dépendance totale du pays aux hydrocarbures provoque un déficit budgétaire considérable et annonce des mesures d'austérité pour une population dont les conditions de vie sont déjà difficiles.

Le pouvoir algérien met à profit cette situation pour accentuer ses tentatives de contre-révolution après l'immense mouvement de protestation qui a débuté en février 2019.

Un avant-projet de réforme de la Constitution traduit la volonté de ne rien changer. Ce texte de replâtrage n'esquisse aucune réforme et maintient les pouvoirs du président de la République alors que le Hirak exigeait des "institutions de transition".

Mais surtout, le président Abdelmajid Tebboune et son gouvernement instrumentalisent ces crises pour instaurer une nouvelle vague répressive afin de se venger des militants du Hirak. En deux mois, plus de 50 d'entre eux ont été arrêtés et incarcérés. Les procès expéditifs se multiplient condamnant à de lourdes peines. La presse démocratique et les blogueurs actifs sur les réseaux sociaux font l'objet de harcèlement accru afin de réduire au silence les oppositions.

Avec la pandémie, les militants du Hirak avaient appelé à un gel de la contestation. Aujourd'hui la crainte se mêle à la persistance de la colère qui ne manquera pas de s'exprimer à nouveau quand l'épidémie arrivera à son terme.

Le Parti communiste français condamne cette escalade répressive et appelle à la libération de tous les prisonniers politiques. Il exprime sa solidarité avec les forces démocratiques, progressistes et pacifiques de l'Algérie.

Pascal TORRE
responsable-adjoint du secteur international du PCF
chargé de Maghreb et du Moyen-Orient