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Les dépenses militaires au plan mondial tutoient à présent les 2000 milliards de dollars ; c'est au moins le même montant que les États-Unis ont englouti dans leur guerre d'occupation de 20 ans en Afghanistan pour le résultat que nous savons – et, le moins que l'on puisse dire c'est que cela n'a en rien rendu le moins plus stable et moins dangereux, bien au contraire. Pourtant, c'est dans la même veine que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen inscrit son projet de relance de la construction néolibérale européenne en mettant pleins gaz sur la perspective d'une « Union européenne de la défense » qui, à l'appui d'une nouvelle déclaration UE-OTAN d'ici la fin de l'année 2021, serait lancée à l'occasion d'un Sommet de la défense, au premier semestre 2022, sous présidence française de l'UE, consacrant « l'interopérabilité européenne » et la création de « groupes de combat » européens destinés à des opérations extérieures.

Il est frappant et significatif de constater le peu de place accordée dans le discours de la dirigeante européenne aux causes réelles des situations d'insécurité que vivent les peuples d'Europe et du monde. Alors que la pandémie de Covid 19 demeure un défi central, nous devrions nous satisfaire de l'écart gigantesque du taux de vaccination entre l'Europe et l'Afrique, nous devrions renoncer – au prétexte de sauvegarder les intérêts de l'industrie pharmaceutique européenne – à la levée des brevets des vaccins. De même, l'explosion des inégalités socio-économiques dans chaque pays, en Europe et dans le monde demeure l'angle mort du discours de l'ancienne ministre de la Défense d'Angela Merkel. Enfin, au terme de semaines estivales marquées par les terrifiantes conséquences humaines et matérielles d'inondations et canicules historiques du fait du réchauffement climatique, madame von der Leyen ne semble avoir avoir qu'une proposition, enfermer l'Union européenne dans l'illusion qu'elle pourrait, par ses armes et ses soldats, constituer un semblant d'îlot de prospérité dans un monde en souffrance...

Dans cette situation, les mobilisations populaires et citoyennes seront déterminantes pour imposer d'autres choix, à commencer par celui d'une sécurité humaine collective c'est-à-dire en tous domaines et pour l'ensemble des peuples du monde. Ce sera la remise en cause systématique des logiques de prédation et domination qui conditionnent aujourd'hui la mondialisation. Il faudra pour cela une volonté politique puissante issue d'un rassemblement majoritaire et un engagement de chaque instant.

A voir le nombre de pays engagés dans le Traité international d'interdiction des armes nucléaires (TIAN), ou même l'attribution du prix de « meilleur maire du monde » à Philippe Rio*, maire de Grigny (Essonne), et à son équipe municipale, qui rendent concrète et palpable une culture de paix, justice sociale et solidarité, l'espoir est permis aux partisan-e-s de la paix d'ouvrir la perspective d'un nouvel ordre mondial par et pour «l'humain et la planète d'abord».

Lydia Samarbakhsh
Responsable à l'International du PCF

 

*également président de l'AFCDRP-Maires pour la Paix France (Association française des communes, départements et régions pour la paix), la branche française du réseau international Mayors for Peace, fondé par les maires d'Hiroshima et de Nagasaki.