Les jeunes ne paieront pas la crise

La France et le monde connaissent une crise sanitaire sans précédent. Les mesures de confinement mises en place ont entraîné une diminution de la production et du commerce international, et par là même accéléré l’arrivée d’une crise économique.

Cette baisse de la production n’est pas sans effets sociaux. Après l’annonce d’un “plan de restructuration” chez Airbus, c’est au tour de Renault d’annoncer la fermeture de certains de ses sites. Les plans de licenciements de ces grandes entreprises ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Derrière eux, ce sont des dizaines de milliers d’emplois qui sont menacés.
Si cette hausse du chômage va concerner toute la population, ce sont les jeunes qui risquent d’être parmi les plus touchés. En effet, ce sont eux qui occupent majoritairement les emplois les plus précaires. Ils sont déjà nombreux à avoir perdu leur emploi depuis le début du confinement, et cela risque de s’empirer. Avec la crise, les jeunes risquent de payer durement des années de casse du Code du travail.
À celles et ceux qui vont perdre leur emploi s’ajoutent les centaines de milliers d’autres qui auront fini leur formation en septembre et qui arriveront sur un marché du travail déjà saturé. Cette situation sera d’autant plus injuste que ces jeunes n’auront ni le droit au chômage, ni même à aucun minima social, ce qui aura pour conséquence l’aggravation de la précarité vécue par une partie de la jeunesse. Face à ce risque, les annonces temporaires et tardives prises par l’exécutif apparaissent bien timorées, et insuffisantes.
Pourtant, selon Emmanuel Macron lui-même, cette crise sanitaire devait être l’occasion de tirer les leçons du passé. Or, force est de constater que ce n’est pas le cas. Lorsque les jeunes ont besoin d’un plan ambitieux pour les sortir de la précarité, le gouvernement se contente de leur donner un chèque de 200 €.
La crise que nous traversons est aussi éducative. La “continuité pédagogique” tant vantée par le gouvernement ou encore la reprise de l’école sur la base du volontariat ont eu pour conséquence l’accroissement des inégalités au sein même du système scolaire. Pour les élèves les plus en difficulté, les risques de décrochages et d’échecs scolaires sont immenses.
L’urgence doit être à un projet politique ambitieux pour la jeunesse. Ce projet doit s’accompagner aussi bien de mesures immédiates de protection sociale que de mesures à plus long terme favorisant une sécurité de l’emploi et de la formation pour l’ensemble des jeunes. C’est ce à quoi les Jeunes communistes comptent s’atteler dans les semaines à venir.

Le Mouvement jeunes communistes de France fait une série de 15 revendications immédiates :

  • - La gratuité des masques.
  • L’ouverture du RSA pour les jeunes de moins de 25 ans.
  • La fin des contrats précaires, notamment en requalifiant les CDD en CDI et la titularisation des contractuels dans la fonction publique.
  • L’interdiction des licenciements pour cause d’activité ralentie durant le confinement.
  • Une bourse exceptionnelle estivale pour tous les étudiants par la prolongation de la bourse sur critères sociaux.
  • L’annulation des loyers des résidences CROUS.
  • La revalorisation immédiate des APL.
  • L’exonération des frais d’inscription pour l’ensemble des étudiants.
  • La rémunération au minimum au SMIC pour tous les étudiants en médecine et en école d’infirmiers.
  • La réduction des effectifs dans les classes dès la rentrée de septembre en recrutant massivement des enseignants afin de permettre des dispositifs d’accompagnement pour les élèves les plus en difficulté à la rentrée.
  • Un plan d’investissement dans les universités par une embauche massive d’enseignants afin de permettre une reprise des cours en présentiel dès le mois de septembre.
  • Le rattrapage, pour tous les lycéens qui n’obtiennent pas le bac au contrôle continu, même en dessous de 8 de moyenne.
  • Le financement par l’État d’un chèque “sport et culture” d’un montant de 300 euros permettant à chaque jeune de pratiquer une activité sportive et culturelle gratuitement durant l’été.
  • L’ouverture des frontières afin d’accueillir dignement les migrants actuellement bloqués.
  • La régularisation de tous les travailleurs sans papier.


Ces revendications se veulent facilement applicables immédiatement. Le MJCF est bien déterminé à les populariser à travers le pays, afin d’affirmer que les jeunes ne paieront pas la crise ! 


Léon Deffontaines, secrétaire général du MJCF.