Les élections dans le 93

Nous sommes désormais entrés dans la dernière ligne droite des élections municipales. Depuis des mois et des mois, les communistes de Seine-Saint-Denis travaillent au rassemblement de la population sur les contenus et un véritable projet pour la ville porté par le plus grand nombre. C'est notre boussole commune, quelle que soit la situation politique de la ville, ville que nous dirigeons, où nous participons à une majorité, ville de reconquête.


Depuis des mois, les initiatives que nous prenons visent toutes à faire en sorte que les citoyens se réapproprient les décisions, les contenus, une vision partagée du devenir de la cité. Cette démarche s'est traduite concrètement par la construction de questionnaires sur les sujets à traiter avec, dans la foulée, l’organisation d'ateliers thématiques ou bien, selon les villes, d'assemblées de quartiers pour débattre concrètement de ce qu'il faut changer, améliorer, transformer dans le quartier et dans la ville, ou encore de réunions d'appartement pour débattre à l'échelle d'une cité, d'un pâté de maisons de ces questions.


Nous considérons que les habitants sont les experts du quotidien, qu'ils sont compétents pour réfléchir, décider, œuvrer concrètement à la transformation de leur ville. Dans ce schéma, il ne s'agit pas de nier les contraintes financières et institutionnelles qui s'imposent aux communes mais de les partager pour ensemble engager des batailles et inventer de nouvelles solidarités.
D'ailleurs, nous construisons cette démarche en actes, dans des luttes, contre la vente de logements sociaux, la surfacturation de quittance d'eau, contre la suppression de services publics mais aussi l'organisation par exemple de ventes de fruits et légumes bio en circuit court à des prix abordables. Il s'agit pour nous d'être dans le concret et de faire la démonstration que l'on peut agir et transformer immédiatement la réalité locale.


Parmi les sujets que nous traitons, certains relèvent de questions locales mais, pour une très grande part, il s’agit de sujets plus généraux qui portent une autre vision de la société, de la vie en société, de la solidarité. Travail, circuits courts, culture, égalité femme-homme, racisme, numérique, écologie... sont autant de sujets de fond qui peuvent être traités au niveau de la commune avec les citoyens comme acteurs principaux.


Nous le disons à juste titre, nous sommes contre une réforme territoriale qui « éloigne les citoyens des lieux de pouvoir et de décisions ». Alors nous voulons faire la démonstration concrète que la commune est ce lieu qui rapproche les citoyens des lieux de pouvoir et de décisions et qui permet de traiter de sujets très politiques.
Nous considérons que la commune doit revendiquer une clause de compétence généralisée qui permette de traiter tous les sujets ; à l'image par exemple des maires qui ont pris des arrêtés antiglyphosate.


Cette question de la démocratie, de la participation citoyenne n'est donc pas un supplément d’âme, une cerise sur le gâteau pour ces élections municipales mais un marqueur fort pour les communistes puisque notre conception d'une société émancipée est d'abord et avant tout une société où les décisions sont prises par le plus grand nombre pour le plus grand nombre ; par le peuple pour le peuple.


Porter cette conception de construction démocratique ne minore pas notre rôle ; au contraire, car elle permet de construire dans le concret une participation citoyennequi est loin d'être spontanée et qui demande une vision politique pour y parvenir.


Ce n’est un exercice ni facile, ni spontané, mais un exercice qui nous oblige à faire le pari de l’intelligence collective, tout en nous appuyant sur l’apport des forces politiques, sur la richesse de la réflexion et de l’action organisée, engagée et militante.


Ces formes d’engagement ne s’opposent pas et, au contraire, peuvent se nourrir mutuellement dès lors qu’elles ont des visions communes et partagées de l’intérêt général, du bien commun et des valeurs d’humanité.


Ce travail d’élaboration commune, de co-construction, de participation citoyenne, nous voulons en faire notre marque de fabrique car c’est une aspiration forte de la société à laquelle nous voulons répondre de façon très politique.

 


Nathalie Simonnet
secrétaire départementale de la Seine-Saint Denis,
membre de l’exécutif national.