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« Immigration », « grand remplacement », « clandestins », « réfugiés », « terrorisme »... le lexique utilisé par la droite et l'extrême droite est varié et toujours agrémenté de qualificatifs destinés à alimenter la peur et l'angoisse. En cette période de campagne électorale, les digues cèdent les unes après les autres, les candidats multiplient les divisions et les haines, et leur fascisation se répand via les médias complaisants. Les chaînes Cnews et autre BFM participent largement à diffuser ces idées racistes dans la société.

La question du rôle et de l'influence des médias sur les consciences n'est pas un petit sujet. Les forces du capital l'ont bien compris. Elles achètent journaux, radios, chaînes de télévision pour diffuser leur idéologie. Les lignes éditoriales évoluent les unes après les autres poussées par une radicalisation voulue par leurs propriétaires, qui transforme les chaînes d'information en chaînes militantes. Comme le disait Pierre Laurent dans un entretien publié dans L'Humanité du 23 juin 2021 : « La question médiatique devient une question démocratique. »

En témoigne Cnews, épinglée par le CSA à l'été dernier pour avoir davantage donné la parole à l'extrême droite en période électorale. Elle est un exemple criant d'une télévision au service d'une idéologie et pas n'importe laquelle, celle de l'extrême droite. Il est de notoriété publique que Cnews et son propriétaire Bolloré ont créé le candidat à la présidentielle Eric Zemmour et qu’ils le soutiennent sans faillir. La ligne éditoriale est adaptée au personnage, elle impose les thèmes de l’insécurité et des migrations, très souvent amalgamés, et faisant fi des réelles préoccupations des populations. Face à la propagande raciste de cette chaîne télévisée, un collectif "Stop Bolloré, la haine médiatisée" a vu le jour en décembre dernier. L'inquiétude concernant la concentration des médias dans les mains de quelques puissants à l'idéologie néo et ultra libérale, autoritaires et pour certains racistes, commence à se faire entendre.

Face à une telle banalisation de l'extrême droite et à la droitisation du paysage politique en France, les communistes apportent leur voix singulière. Forts de leur histoire – résistance contre les nazis et contre les pouvoirs autoritaires, luttes pour les libertés des peuples et leur émancipation –, les militantes et les militants du PCF ont à nouveau un rôle important à jouer. Combattre le racisme, quel qu’il soit, rappeler que c'est un délit, lutter contre sa propagation et son acceptation dans la société pour enfin montrer qu'un autre monde, émancipé de toutes formes de domination, est possible. Ne jamais baisser la garde contre les propos racistes et xénophobes, ne jamais accepter la moindre concession est plus que jamais d'actualité. Dans ce contexte, la lecture, la diffusion et la promotion de L'Humanité est un combat crucial pour faire grandir les idées de progrès, de justice et de paix.

Méline Le Gourriérec
membre de la commission des relations internationales