Libérez Salah Hamouri !

Le 7 mars 2022, l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri était arrêté lors d’un raid à son domicile. À l’issue d’une période de trois mois, sa détention a été prolongée et rien ne dit qu’il sera libéré le 5 septembre. Spécialisé dans la défense des prisonniers politiques, les autorités israéliennes lui font payer son engagement par un harcèlement de longue date et un acharnement punitif.

Salah Hamouri est incarcéré de manière illégale, au regard du droit international, selon la procédure de la détention administrative qui peut être reconduite arbitrairement de manière indéfinie. Les autorités israéliennes s’en servent désormais pour des arrestations politiques et pour réprimer toutes les libertés.

Actuellement, aucune charge n’a été notifiée à Salah Hamouri. Il ignore ce qui lui est reproché puisque son dossier est tenu secret. De ce fait, il n’est pas traduit devant un tribunal et ne peut pas faire l’objet d’un jugement lui permettant de connaître la fin de sa peine. Près de 650 Palestiniens vivent sous ce régime odieux, dont de nombreux mineurs. Deux d’entre eux ont entamé une grève de la faim, Raed Rayyan et Khalil Awawdeh. Des images photographiques épouvantables circulent sur les réseaux sociaux témoignant d’une dégradation de leur condition de santé.

Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur israélien a saisi cette opportunité pour révoquer le statut de résident de Jérusalem-Est de Salah Hamouri afin de l’expulser à jamais de Palestine. Les habitants de cette entité vivent sous un statut précaire et 140 000 d’entre eux en ont déjà été chassés. Depuis des mois, les colons hystérisés par le soutien de l’armée et des autorités y multiplient les provocations, notamment sur l’esplanade des Mosquées, commettant des violences et des assassinats.

Alors que la colonisation s’accélère en Cisjordanie, que les habitants de Gaza vivent dans une prison à ciel ouvert, les dirigeants israéliens, encouragés par l’extrême droite, privent les Palestiniens de tous les droits, eux qui sont ségrégués par des lois, des murs et des postes de contrôle. Leur objectif est d’empêcher la création d’un État palestinien sur l’ensemble des territoires occupés depuis 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale. En Israël même, la loi « État-nation du peuple juif », la spoliation des terres et une kyrielle de lois discriminatoires ancrent un véritable système d’apartheid.

Alors que les pouvoirs qui se succèdent en Israël violent en toute impunité le droit international, avec l’assentiment des États-Unis et le silence de l’Union européenne, la violence coloniale fragmente le territoire et la société palestinienne afin d’empêcher les Palestiniens de se penser comme un peuple.

Cela doit cesser, il faut mettre un terme à ce statu quo et faire grandir notre solidarité avec le peuple palestinien face à l’inqualifiable en exigeant que la France cesse de s’aligner sur la politique d’Israël et prenne une initiative de paix.

L’attitude de Paris n’est pas à la hauteur des enjeux et le silence diplomatique sur le sort de notre compatriote Salah Hamouri est injuste et révoltant.

Le Parti communiste français appelle à la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens dont Salah Hamouri. Ce dernier doit retrouver immédiatement toute sa liberté, le droit de vivre dans sa ville natale de Jérusalem-Est avec sa famille, de circuler librement sans restriction et d’exercer sa profession d’avocat.

Alors que l’échéance du 5 septembre approche, nous appelons tous les communistes à construire les rassemblements les plus larges, à encourager toutes les initiatives, en faveur de la justice et de la paix.

Mathilde Caroly
membre de la Commission des relations internationales du PCF
responsable du collectif Palestine du PCF