Mouvement social : la mobilisation des communistes

Extraits du rapport d’Igor Zamichiei au CEN du 13 janvier.


Deux questions doivent nous mobiliser : Comment conforter les secteurs mobilisés, élargir la mobilisation, notamment dans le privé et la jeunesse ? Et comment construire le débouché politique à cette mobilisation ?
Dans ces premières semaines de mouvement, notre parti a joué un rôle de premier plan.
Au point que le PCF est identifié comme le moteur du rassemblement à gauche, ce que reconnaissait par exemple un récent édito du journal les Échos signé par Cécile Cornudet.

Notre intervention est le résultat d’un travail préparatoire de direction à̀ travers le groupe de travail national mis en place dont je veux remercier tous les membres. C’est aussi le résultat de l’action déterminée de notre secrétaire national qui s’est pleinement investi pour faire connaître nos propositions et pour l’action unitaire des forces de gauche et écologistes. Ni le meeting de Saint-Denis rassemblant toutes ces forces, ni la pétition retraite unitaire n’étaient gagnés d’avance. La pétition que nous avons lancée a atteint 150 000 signataires à̀ cette date. Ce travail unitaire a été et reste une bataille politique décisive, j’y reviendrai.
La reconnaissance de notre place dans le mouvement est aussi le résultat de la mobilisation des communistes partout en France, des initiatives publiques prises aux portes des entreprises et lieux de travail, du soutien aux travailleurs en grève, de notre présence dans toutes les initiatives décidées par les intersyndicales, des propositions que nous portons au débat et qui constituent un contre-projet pour améliorer le système actuel tout en restant fidèle à ses principes.

Nous devons poursuivre et amplifier ces initiatives dans les semaines qui viennent sur plusieurs points :

- Renforcer notre présence aux portes des entreprises et lieux de travail, des lycées et des universités en lien avec le MJCF et l’UEC pour élargir la mobilisation tout en maintenant notre présence et le soutien humain et financier aux grévistes sur les piquets de greève.
- Faire signer massivement la pétition retraite par des initiatives locales en la proposant à des élu.es et représentant·e·s syndicaux et associatifs locaux partout en France
- Travailler avec nos élu·e·s, singulièrement dans les villes que nous dirigeons, à tous les moyens permettant d’apporter un soutien aux grévistes.

Construire un débouché politique au mouvement social, c’est d’abord poursuivre le travail pour valoriser nos propres propositions et pour rassembler autour d’un projet alternatif.
À l’initiative de Fabien, un texte unitaire des parlementaires de gauche sera rendu public mercredi. Il formule des propositions communes en vue du débat parlementaire. Concernant le système de retraites, ce texte réaffirme la nécessité d’un régime à prestations définies avec une règle d’or qui assure la parité du niveau de vie entre les travailleurs et les retraités à travers un taux de remplacement de 75 % sur la base des derniers salaires ; une réelle reconnaissance de la pénibilité en commençant par la réintégration des 4 critères supprimés ; un minimum de retraite au même niveau que le SMIC net pour une carrière complète. Concernant le financement, il propose des ressources nouvelles par la création de nouveaux emplois, l’augmentation des salaires et l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, mais également l’élargissement de l’assiette de financement aux revenus du capital.

Construire un débouché politique, c’est également réussir les élections municipales de mars prochain.
D’une part parce que nous avons fait la démonstration qu’à l’opposé de la politique du pouvoir, nous parvenons localement à porter des innovations sociales décisives pour nos concitoyens. D’autre part parce que nous nous sommes inscrits dans une démarche de rassemblement des forces de gauche partout en France et que le succès de ces rassemblements en mars prochain nous donneraient des points d’appuis décisifs pour la suite du combat politique.
Si la forte actualité du mouvement social peut conduire à différer l’intérêt de nos concitoyens pour les élections municipales, mesurons cependant le point d’appui que constitue le fait que la question sociale et le rejet du pouvoir et des forces de la majorité présidentielle soient au cœur des débats du pays. Nous avons donc tout intérêt à lier notre intervention contre la réforme des retraites et nos campagnes municipales dans notre activité militante. Montrons que nos listes permettront de battre les forces de la majorité présidentielle pour des communes qui s’inscrivent dans la résistance à la politique du pouvoir avec des élu·e·s communistes qui agiront pour le pouvoir d’achat de nos concitoyens et le service public.