Nous demandons le RSA pour les moins de 25 ans

Le contexte historique dans lequel est plongé le pays depuis le début de l’épidémie a non seulement mis en lumière la précarité dans laquelle vivent des milliers de jeunes mais l’a aussi amplifiée. Face à cette hausse de la paupérisation d’une partie de la jeunesse, les annonces temporaires et tardives prises par l’exécutif apparaissent bien timorées et insuffisantes.

L’urgence doit être à un projet politique ambitieux pour la jeunesse. Ce projet doit s’accompagner aussi bien de mesures immédiates de protection sociale que de mesures à plus long terme favorisant une sécurité de l’emploi et de la formation pour l’ensemble des jeunes. L’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans est une première mesure d’urgence qui permet d’instaurer un filet de sécurité pour éviter de sombrer dans la grande pauvreté.     

Le RSA est un filet de sécurité nécessaire

Alors que la crise économique risque d’entraîner nombre de jeunes dans la spirale de la précarité, Gabriel Attal, secrétaire d’État en charge de la jeunesse, s’est positionné contre l’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans. Dans une interview accordée au très libéral journal les Échos, le plus jeune membre du gouvernement a déclaré qu’ « aucun jeune ne grandit avec les minima sociaux comme horizon » et que cette ouverture « inscrirait les jeunes dans un esprit de défaite ». Pourtant, pour un certain nombre, l’horizon le plus proche est celui de se retrouver en situation de grande précarité, sans aucune source de revenu.

Derrière ces déclarations, ce n’est pas l’âge d’éligibilité au RSA que remet en cause le secrétaire d’État, mais l’existence même de celui-ci. Ces propos nous ramènent au fameux mythe des minima sociaux qui produisent des générations entières de tire-au-flanc. Opposer une prétendue oisiveté des jeunes à l’octroi d’un minimum pour vivre est particulièrement abject. En plus de ne reposer sur aucune donnée tangible, ces discours sont dangereux. Ce n’est pas par fainéantise qu’un certain nombre de jeunes se retrouvent sans aucun revenu. La faute est à imputer à la multitude de réformes libérales de ces dernières années qui ont eu pour conséquence de fragiliser le peu de sécurité dans l’emploi, et notamment dans celui des plus jeunes.

L’ouverture du RSA aux moins de 25 ans doit permettre d’empêcher celles et ceux qui n’ont aucune source de revenu de tomber dans l’extrême pauvreté. Ce minima social est un filet de sécurité, certes insuffisant, mais nécessaire.

Évidemment, le RSA ne saurait être l’alpha et l’oméga d’une politique jeunesse digne de ce nom. Mais son ouverture serait une première avancée pour nombre de jeunes. Porter cette revendication dans le débat public doit permettre une prise de conscience collective quant à l’importance de mettre en place des dispositifs pour lutter contre la précarité des jeunes.

C’est bien en renonçant à mettre fin aux mesures moins-disantes pour les jeunes que l’exécutif s’inscrit dans un esprit de défaite. Défaite face à la hausse du chômage, défaite face à la hausse de la précarité des jeunes, défaite face à la moindre ambition politique pour la jeunesse.

Treize organisations de jeunesse demandent l’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans

De plus en plus de jeunes se retrouvent bien seuls face à un avenir incertain. Les annonces faites par le gouvernement ne permettent pas de lever ces incertitudes. L’urgence de la situation doit être de proposer des revendications concrètes pour sortir les jeunes de la précarité. L’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans en fait partie.

À l’initiative du Mouvement jeunes communistes de France, treize organisations de jeunesse se sont réunies pour demander d’une seule et même voix l’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans. Cette tribune a été publiée dans l’Humanité (1). La tribune est une première étape. Nous avons fait le choix de lancer également un site internet (2) afin d’interpeller directement Gabriel Attal à ce sujet.

Aux treize organisations de jeunesse, de nombreuses associations, organisations, personnalités, élus nationaux et locaux ont tenu à apporter leur soutien à cette revendication. Parmi eux une trentaine de parlementaires, de nombreux présidents de conseils départementaux et de mairies, mais aussi des organisations syndicales telles que la CGT ou encore la FSU. En une semaine ce n’est pas moins d’une centaine de soutiens qui se sont ajoutés à la liste. Tout au long de la semaine, les fédérations du MJCF vont interpeller les élus locaux afin d’élargir cette liste de soutiens.

Malgré le refus de Gabriel Attal, nous ne comptons pas nous arrêter là. D’autres actions d’interpellations sont prévues.

Léon Deffontaines, secrétaire général du MJCF.

1. https://www.humanite.fr/nous-demandons-louverture-du-rsa-pour-les-moins-de-25-ans-689831

2. https://www.rsamoinsde25ans.fr/