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Depuis plusieurs jours, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen faisait des déclarations promettant des annonces quasi «révolutionnaires» au sujet des politiques migratoires de l’Union européenne, tout cela en versant des larmes de crocodile sur les situations dramatiques des milliers de réfugiés des îles de la mer Égée, en particulier depuis les incendies de Moria.

Certes, les personnes attentives aux politiques migratoires et à la liberté de circulation ne se faisaient pas beaucoup d’illusions. En particulier, dans une période où un préfet, celui du Pas de Calais, prend un arrêté interdisant la distribution de denrées aux réfugiés à Calais et veut accélérer la politique de la «chasse» aux points de fixation des réfugiés. A ce sujet, le Parti communiste français félicite et soutient pleinement les associations qui ont fait un recours contre cet arrêté.

Comme prévu, les annonces ne font pas rêver et la politique de l’Europe forteresse restera malheureusement d’actualité. On peut y voir un peu plus d’humanité au sujet des sauvetages en mer, la tentative d’instaurer un principe de «solidarité» entre les différents pays européens qui parait pour l’instant peu crédible et cela seulement en cas de «crise», c’est-à-dire en cas de «drames»!

Mais les pays auront le choix entre accueillir les demandeurs d’asile ou «parrainer les retours» c'est-à-dire financer le renvoi dans leur pays dans un délai de huit mois.

D’après la proposition de la Commission, Bruxelles pourra théoriquement sanctionner par de lourdes amendes les pays qui se déroberaient à cette obligation.
Mais ce «nouveau pacte» montre la volonté d’accélérer les politiques de retour dans les pays d’origine, un coordinateur a d’ailleurs été nommé pour intensifier les négociations avec les pays de départ et ce pacte veut clairement écarter plus rapidement les demandes de personnes venant de pays qui ont un taux de réponse positive inférieur à 20%.

Ce nouveau «pacte migratoire» dévoilé mercredi est une nouvelle trahison à l’Europe solidaire et fraternelle, il ressemble plus à un consensus, voire même une soumission aux pays les plus hostiles à l’accueil des réfugiés. Ces annonces veulent simplement accélérer le «fichage» des personnes déplacées, continuer la politique d’externalisation des frontières, intensifier les politiques de retour dans les pays d’origine sans se poser les vraies questions de voies légales et sécurisées de migration, de politique des visas, de conditions de droit d’asile. Une nouvelle occasion manquée pour une Europe ouverte et fraternelle!

Le Parti communiste français se retrouvera toujours aux côtés des associations, des militants qui amènent un peu d’humanité aux réfugiés, qui veulent que le droit international soit respecté et milite pour une France hospitalière et fraternelle, pour une Europe solidaire.

Cécile DUMAS
responsable adjointe du secteur international du PCF
chargée des enjeux migratoires