PCF/2021 – Conférence nationale au printemps, congrès à l’automne

La réunion du Conseil national de ce samedi 12 décembre avait un ordre jour chargé. Marie-Jeanne Gobert rapportait sur le projet de calendrier de travail du PCF en 2021, un calendrier qui pourrait bouger « selon l’évolution de la situation sanitaire ». Et Pierre Lacaze faisait le point sur la préparation des élections départementales et régionales de juin. Lors d’une conférence de presse, en fin d’après midi, Fabien Roussel rappelait notamment deux des engagements de cette session : la tenue d’une conférence nationale les 10 et11 avril (en prévision de la présidentielle) et un congrès les 5 à 7 novembre.

Ci-dessous, des extraits du rapport de M.-J. Gobert.

Dans la première partie de son exposé, Marie-Jeanne Gobert pointait le besoin renforcé d’intervention communiste sur trois enjeux : « Premièrement, l’enjeu de la stratégie sanitaire et du besoin grandissant de maîtrise publique et démocratique de la santé à l’échelle française, européenne et mondiale. Deuxièmement, l’explosion du chômage et de la pauvreté d’une ampleur inédite depuis la seconde guerre mondiale. Troisièmement, le combat pour les droits et les libertés face à la dérive autoritaire et répressive du pouvoir actuel. »

Pour l’élaboration du calendrier 2021, elle rappelait que la direction avait consulté les secrétaires fédéraux.

« Cette consultation correspondait à une attente. Le sentiment de pouvoir influer et d’être écoutés a eu un écho positif, certains dirigeants ont salué la méthode déployée et tous ont mesuré leur responsabilité. Dans le rendu de la consultation, nous devons être attentifs à bien rester sur l’objet de celle-ci : à savoir construire collectivement un agenda efficace, visant à prendre la meilleure décision et à créer une dynamique. (…)

Ce que nous visons, c’est un agenda efficace, un agenda capable de permettre la tenue dans les meilleures conditions, dans un contexte de pandémie, de crise sociale et économique, les différents évènements politiques : le prochain congrès, les élections départementales et régionales de 2021, la préparation de la présidentielle et des législatives de 2022.

Un agenda source de dynamique : qui aura la particularité d’être construit par le CN à partir d’un tour de France qui aura permis d’entendre les remarques, les points de vue, mais aussi les inquiétudes émanant des fédérations.

La démarche aura permis de privilégier l’écoute, le partage d’avis avec l’objectif que le calendrier, décidé collectivement, ouvre une plus grande dynamique pour toutes les directions et contribuent à la mobilisation la plus large possible du Parti.

Pour élaborer ce calendrier politique dense et toujours jalonné d’incertitudes, la démarche de consultation constitue un atout pour entraîner les communistes dans une reprise d’activité à la hauteur des réponses à apporter, aussi bien face à la crise, que sur la responsabilité et les conséquences du capitalisme, et l’alternative à construire.

Pour y parvenir, des questions majeures sont posées à notre parti et ont été présentes dans la consultation. Comment contribuer à ce que chaque mouvement, chaque mobilisation gagne en force pour déboucher sur des victoires, pour faire reculer le pouvoir, le patronat ? Comment contester l’argumentation dominante, contribuer aux prises de conscience des causes, pointer « qui battre » ? Comment combattre le climat de défiance du politique qui handicape l’issue, ouvrir le chemin de l’espoir, rassembler et unir autour de solutions à la hauteur des défis de la période ?

Ce sont des enjeux majeurs pour la période 2021-2022, qui nécessitent un engagement total de toutes les directions, des communistes, et qui donne toute son importance et son sens à l’agenda que nous déciderons. »

Deux questions se posaient : quand prendre position sur la présidentielle ? et quand décider de la date du congrès ? Sur le premier enjeu, il est proposé de tenir une conférence nationale au printemps ; et de convoquer le congrès à l’automne :

« Il ressort que le 39e Congrès doit être bien préparé dans un contexte où les restrictions liées à la situation sanitaire perturbent l’activité et le fonctionnement du Parti. Tout le temps consacré à associer les communistes, les différentes instances du Parti doit être perçu comme indispensable à la tenue d’un congrès national à la hauteur des enjeux. Il ressort que le Congrès doit se tenir dans des conditions de temps qui fassent vivre la démocratie interne, qui permettent une qualité de débat et des conditions sanitaires qui assurent une présence physique des délégués.

Quelques demandes se sont exprimées pour qu’il se tienne au 1er semestre avec, pour certains, l’argument que la conférence nationale ne peut se substituer au congrès pour décider de la candidature.

Pour autant, le second semestre 2021 apparaît pour la grande majorité de nos dirigeants comme plus propice à la réussite d’un congrès qui veillera à la bonne tenue des congrès de sections, départementaux et du congrès national. Tous souhaitant que la date soit définie en lien avec le besoin de préparer également la Fête de l’Humanité.

Pour toutes les fédérations, la question de la présidentielle est incontournable et prioritaire. La consultation a été dominée par le besoin de décider rapidement notre positionnement pour cette échéance. Attendre l’automne 2021 est apparu impensable. Excepté quelques avis qui ne sont pas totalement finalisés, la volonté d’être « prêts » s’est traduite pour la grande majorité des fédérations par la nécessité de tenir une conférence nationale dès le printemps 2021. »

En ce sens, le CN a arrêté un calendrier détaillé (pour autant, encore une fois, que le contexte sanitaire le permette…) et il a nommé deux commissions préparatoires : une commission de transparence des débats coprésidée par Marie-Jeanne Gobert et Yann Le Pollotec ; et une commission du texte coprésidée par Éliane Assassi et Christian Picquet.