Plan jeunesse : Castex propose un avenir précaire pour les jeunes

Les jeunes payent un lourd tribut depuis l’arrivée de la crise économique. Occupant les postes les plus précaires, ce sont eux les plus touchés par la montée du chômage. Les plans de licenciements, la diminution des missions d'intérim, la suppression d’emplois saisonniers… L’été fut rude pour une grande partie des jeunes. La rentrée ne s’annonce pas moins compliquée. Aux suppressions d’emplois vont s'ajouter les 750 000 jeunes ayant fini leur formation arrivant sur un marché de l’emploi dégradé et quasi-saturé à compter du mois de septembre.

De plus en plus de jeunes vont se retrouver sur le carreau avec peu, voire aucune source de revenu pour celles et ceux qui n'auront pas encore travaillé. La précarité qui est déjà une réalité quotidienne pour de nombreux jeunes va s’aggraver au fil des mois. Dans ce contexte, les annonces de réformes du gouvernement risquent d’aggraver encore plus ce phénomène de précarisation.

Face à la montée du chômage chez les jeunes, Jean Castex a annoncé un grand plan de secours pour la jeunesse. Celui-ci s'intitule un jeune est égal à une solution. Un joli slogan pour masquer une réalité bien moins attrayante.

Dans ce plan de secours, figure une prime à l’embauche des jeunes pour les entreprises. Un simple CDD de trois mois pour un jeune de moins de 26 ans suffira à décrocher ladite prime. Jean Castex propose comme perspectives pour les jeunes une société de petits boulots. Mais le pire est à venir. Dès le mois de septembre, le Premier ministre a annoncé la création de 100 000 missions de service civique afin d’endiguer le chômage chez les jeunes. Nous sommes ici bien éloignés de l'objectif originel des services civiques qui devaient permettre « d'encourager l'engagement » des jeunes. Mais cela ne choque désormais plus personne, tant ce contrat a été dévoyé de sa mission d’origine. Si bien qu’aujourd’hui, le premier consommateur de ces emplois déguisés est l’Etat et plus particulièrement l'Education nationale. Ce contrat n’est en réalité ni plus ni moins qu’un contrat pour les moins de 25 ans avec le droit du travail en moins et rémunéré en dessous du smic. Le plan du gouvernement « un jeune une solution » vise à multiplier les contrats précaires pour les jeunes. Nous sommes bien éloignés des aspirations des jeunes.

Ce gouvernement ne s’inscrit pas en rupture avec le précédent comme l’avait annoncé Emmanuel Macron lors du remaniement. Bien au contraire, celui-ci s’inscrit dans la droite ligne du précédent et continue les mêmes politiques libérales qui nous ont amenés à cette crise économique. Ce sont ces réformes qui ont entrainée la destruction de l’industrie en France et fragilisé par là même notre économie ; qui ont détruit toutes formes de sécurité de l'emploi en ubérisant le travail et en cassant le code du travail. Ce sont toutes ces réformes libérales qui nous ont amenés à cette crise et nous n’en sortirons pas en faisant la même politique. Les emplois plus ou moins déguisés mais toujours plus précaires nous mènent droit dans le mur et offrent comme seul horizon pour la jeunesse un travail et une vie précaire.

Les jeunes communistes dénoncent le manque d’ambition et de perspective pour les jeunes. Nous le revendiquons depuis l’arrivée de la crise économique : nous ne paierons pas la crise.

L’urgence doit être à un projet politique ambitieux pour la jeunesse. Ce projet doit s’accompagner aussi bien de mesures immédiates de protection sociale que de mesures à plus long terme favorisant une sécurité de l’emploi et de la formation pour l’ensemble des jeunes.

C’est autour de ce projet que les jeunes communistes vont dès la rentrée militer pour permettre une éducation de qualité et gratuite sur l’ensemble du territoire pour toutes et tous. C’est également dans ce sens que nous militerons tout au long de l’année pour gagner de nouveaux droit au travail pour les jeunes notamment en revendiquant l’interdiction des licenciements à cause de la Covid-19 et l’interdiction des rémunérations en dessous du smic.

Léon Deffontaines, secrétaire général du MJCF.