Plus que jamais : Solidarité avec les Kurdes

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Depuis plusieurs mois les Kurdes d’Iran, de Turquie et de Syrie font l’objet d’une violence qui ne cesse de s’intensifier.

Le régime de R.T. Erdogan multiplie les bombardements sur le nord de l’Irak et de la Syrie contre le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et les Forces démocratiques syriennes (FDS). En Turquie, les dirigeants kurdes (militants, maires parlementaires) du Parti Démocratique des Peuples (HDP) sont jetés en prison tandis que cette formation fait l’objet d’une procédure d’interdiction.

R.T. Erdogan aborde avec inquiétude le scrutin législatif et présidentiel de 2023, après avoir plongé son pays dans la débâcle économique appauvrissant une large frange de la population. Avec les forces d’extrême droite, il exacerbe le nationalisme qu’il entend porter à son paroxysme dans une opération militaire contre les Kurdes de Syrie. Opportunément, il prend le prétexte de l’odieux attentat d’Istanbul pour accuser le PKK et le Parti de l’union démocratique de Syrie (PYD) dont il leur impute la responsabilité, pour déclencher l’opération militaire « Griffe armée ». Ce n’est pas la première fois que ce régime utilise des méthodes de barbouzes pour parvenir à ses fins. La Turquie s’est livrée à des bombardements, des tirs d’artillerie sur le Rojava et trépigne d’impatience de déclencher une opération terrestre. Le but est d’annexer une bande de 30km en territoire syrien afin de chasser les Kurdes à l’image du nettoyage ethnique brutal qui s’est déroulé dans le canton d’Afrin. R.T. Erdogan y a installé des milliers de djihadistes qui lui servent de supplétifs dans toutes les opérations guerrières (Libye, Arménie).

L’autre objectif vise à détruire l’autonomie démocratique du Rojava conquise de haute lutte notamment contre l’État islamique. Dans le cadre du confédéralisme démocratique, théorisé par le leader kurde emprisonné A. Ocalan, s’est établi un système fédéral multiethnique et multiconfessionnel permettant aux Kurdes, aux Arabes, aux Assyriens et aux Yézidis de vivre ensemble dans une société démocratique fondée sur le progrès social, l’autogestion communale, l’écologie et le féminisme.

Cette expérience est désormais en danger. Une nouvelle guerre embrasera la région au plus grand profit de l’État islamique.

Cette violence de la Turquie s’enracine aussi en Europe avec un réseau d’informateurs et de sicaires mafieux et islamistes, lié à l’État profond, qui contrôle tous ceux qui pourraient s’opposer à la tyrannie des islamo-conservateurs. Les services secrets turcs (MIT) procèdent à des enlèvements et à des assassinats comme en témoigne le meurtre des trois militantes kurdes à Paris le 9 janvier 2013.

Le même acharnement contre les Kurdes se produit en Iran depuis des décennies. Depuis l’assassinat de Masha Amini par les Gardiens de la révolution, le régime des mollahs les accuse d’être les responsables du soulèvement pour le pain et la liberté qui traverse actuellement le pays. Une terrible répression s’est abattue dans tout le nord-ouest tandis que l’État iranien bombarde les forces d’opposition comme le PAK, Komala, le PDKI ou les communistes kurdes ayant trouvé refuge en Irak.

Les Kurdes constituent une force de paix et de démocratie dans une région à feu et à sang. Ils ont plus que jamais de notre totale solidarité.

Pascal Torre
responsable-adjoint du secteur international du PCF
chargé du Maghreb et du Moyen-Orient