Pour construire une réponse politique, le PCF à l’initiative

Chaque jour en apporte la démonstration : la bataille sociale engagée contre le projet gouvernemental de démantèlement de notre système de retraites va largement déterminer le rapport des forces politique et social en France.

En mettant sur la table un texte porteur de lourdes régressions des droits de chacune et chacun, en stigmatisant honteusement les cheminots et les agents des transports publics, en recourant à la stratégie du chantage pour diviser les secteurs mobilisés et l’opinion, Monsieur Macron et ses ministres veulent d’évidence infliger une défaite majeure au monde du travail.

Malheureusement pour eux, non seulement la mobilisation se maintient mais elle s’étend, les manifestations revêtent une ampleur comparable aux plus grandes épreuves de force des 25 dernières années, et l’opinion conserve très majoritairement son soutien au mouvement social. Pour gagner, la mobilisation a toutefois besoin d’une réponse politique.

La construction de ladite réponse passe, chacun le voit et les acteurs de la lutte ne cessent de nous le répéter, par le rassemblement des forces de gauche et écologistes, dans une relation étroite avec les organisations syndicales. C’est à partir de ce constat que le Parti communiste français a pris l’initiative d’inviter l’ensemble des partis progressistes à dialoguer avec les organisations de travailleurs, à débattre de ce qu’ils peuvent concrètement faire ensemble pour soutenir le mouvement social, et à travailler sur les contre-propositions qui permettraient d’aller vers un système de retraites pleinement juste et solidaire.

Ce 11 décembre, à la Bourse du travail de Saint-Denis, aura marqué les esprits, comme en auront témoigné les comptes-rendus de la presse. Du Parti socialiste au NPA ou à Lutte ouvrière, en passant par La France insoumise, Europe écologie-Les Verts, Génération·s et toutes les formations de gauche que compte la France, chacun aura répondu présent, en la personne de ses premiers responsables. D’une discussion d’où ne furent pas évacuées les différences, et elles sont parfois importantes, il sera néanmoins ressorti, résumé par Fabien Roussel à l’issue du meeting, un calendrier d’action.

Avec pour principale mission assignée de contribuer au retrait du texte gouvernemental, un comité de liaison des forces de gauche et écologistes se sera ainsi réuni le 18 décembre au siège de notre parti, afin d’envisager toutes les initiatives à prendre en commun pour soutenir la mobilisation et les organisations syndicales engagées dans la lutte. Cette première réunion aura été précédée d’une rencontre des premiers dirigeants des partis avec les grévistes de la SNCF et le secteurs mobilisés (RATP, santé, énergie…), la veille de la grande journée de mobilisation du 17, à la Gare de Lyon à Paris. Enfin, dans la perspective où le gouvernement ne retirerait pas sa contre-réforme d’ici le 22 janvier, date de son adoption annoncée au Conseil des ministres, un groupe de travail réunissant les parlementaires de gauche et écologistes se sera mis en place, afin de travailler aux contre-propositions susceptibles d’être portées en commun, sans préjuger des projets que chacune des formations concernées pourrait défendre en son nom propre.

En agissant comme ils et elles le font, en prenant l’initiative de s’adresser à toute la gauche et aux écologistes, tout en soumettant à la plus large discussion publique un contre-projet d’amélioration du système des retraites, les communistes auront voulu être une force utile au mouvement populaire. Une force, aussi, de propositions faisant apparaître à l’opinion qu’il existe d’autres choix possibles que ceux du pouvoir macronien et des ultralibéraux qui l’inspirent. Sans ignorer les désastres du passé et les débats que ces derniers soulèvent, ils auront cherché à bâtir un rassemblement d’un nouveau type : sur la base de propositions ambitieuses et novatrices, en étroite relation avec les organisations syndicales, et s’enrichissant de leurs expériences comme de leurs réflexions, sous le contrôle de la mobilisation.

Christian Picquet