Pour un contrat de législature

Lors de sa conférence de presse du 21 avril, Fabien Roussel proposait aux forces de gauche un contrat de législature. Extraits.

Dès le lendemain de l’élection, le premier enjeu qui sera posé au pays sera de donner un espoir à gauche, tout en battant les candidats de Mme Le Pen et de M. Zemmour dans le plus grand nombre de circonscriptions législatives du pays. Car la menace sur l’Assemblée est elle aussi bien réelle.


Dès le premier tour, Marine Le Pen était en tête dans 217 circonscriptions du pays. Et le total des voix d’extrême droite dépassait les 40 % dans 129 circonscriptions du pays. L’enjeu est donc d’empêcher que plusieurs dizaines de députés d’extrême droite fassent leur entrée à l’Assemblée. Nous devons tout faire pour empêcher une vague brune d’envahir les rangs du Parlement.


Mais nous voulons aussi envoyer un signal clair à Emmanuel Macron. S’il était élu dimanche prochain, nous ne voulons pas de sa politique et nous ferons tout pour construire une majorité de gauche à l’Assemblée ! C’est l’espoir que nous devons porter ensemble aux élections législatives.


Avec 11 millions de voix, 32,5 %, +4 % par rapport à 2017, l’ensemble des forces de gauche doit pouvoir s’additionner, gagner et viser une majorité en juin prochain. Nous appelons toutes les forces de gauche à se fixer un tel niveau d’ambition, car notre pays en a besoin.


Comme nous l’avons dit immédiatement, nous reconnaissons le poids de La France insoumise car c’est la première force de gauche, et de loin, à l’issue du premier tour, même si beaucoup d’électeurs nous confirment tous les jours avoir voté à la dernière minute pour le candidat de gauche ayant le plus de chance d’accéder au second tour sans pour autant soutenir son projet.


Comme je l’ai dit durant toute ma campagne, nous devons nous additionner et faire de nos différences une force, une richesse, permettant de rassembler l’ensemble des 11 millions d’électeurs de gauche, et aller en chercher de nouveaux parmi les abstentionnistes !


Je propose de nous retrouver autour d’un contrat de législature et de 10 axes de rassemblement qui, surtout, permettront d’apporter des réponses rapides aux Français concernant leur salaire, leur pouvoir d’achat, leur retraite, l’accès à la santé, à l’école.


Mettons en commun ce qui nous rassemble et laissons aussi à chaque force politique la possibilité de défendre ce qui lui est propre.


À ce titre, le programme de la France des Jours heureux, que j’ai défendu pendant la campagne, reste un projet de société avec des propositions originales, toujours d’actualité. De même, les électeurs de Yannick Jadot, comme d’Anne Hidalgo doivent pouvoir se retrouver dans ces élections législatives et avec des candidatures communes. Créons les conditions d’additionner nos voix et non pas de les effacer.


Aussi, parce que je suis déterminé à faire gagner cet espoir à gauche, j’appelle l’ensemble des responsables des forces de gauche à se retrouver, ensemble, pour afficher cet objectif : battre l’extrême droite et la droite de Macron aux élections législatives, et créer toutes les conditions pour que la gauche l’emporte.


Je veux dire publiquement et dans la clarté nos objectifs dans ces discussions.


Chacune, chacun mesure que l’objectif d’une majorité à l’Assemblée, c’est-à-dire la victoire de la gauche dans 289 circonscriptions du pays, est un objectif élevé. Mais il est le même pour chaque bloc : la gauche, la droite ou l’extrême droite ont rassemblé chacun 30 % des électeurs.


Nous devons donc, à gauche, avoir la construction la plus collective possible, avec des engagements communs pour le pays et dans le respect de nos différences.


Nous reconnaissons la place centrale de La France insoumise, avec qui nous souhaitons durablement travailler pour conquérir des avancées. Cela peut se faire dans le cadre d’un travail en commun respectueux de chacun et non d’un ralliement qui effacerait les projets portés ou qui mettrait en danger des députés sortants de gauche.


Décidons ensemble qu’insoumis, socialistes, écologistes, communistes se présentent unis dans de très nombreuses circonscriptions du pays. Et commençons par les députés sortants de gauche, en créant les conditions de leur réélection et en faisant en sorte qu’ils soient soutenus par tous, sur la base du contrat de législature.


Car si nous voulons gagner en juin prochain, ne commençons pas par faire battre des députés de gauche sortants, au bénéfice de la droite ou de l’extrême droite !
Ensuite, nous prônons que le rassemblement se fasse autour des candidates et candidats les mieux placés pour l’emporter, partout, dans chaque département.


Nous le savons bien, une élection législative n’est pas une élection présidentielle, et l’ancrage des candidates et des candidats, avec les maires et élus locaux, souvent gagnés dans l’union des forces de gauche et écologistes, doit être des points d’appui essentiels pour l’emporter.


Pour travailler à cela, pour porter cet espoir ensemble, pour envoyer ce message fort aux 11 millions d’électrices et électeurs de gauche, aux abstentionnistes, je souhaite que l’on puisse se retrouver ensemble au plus tôt, dès lundi. Je suis disponible pour cela, affichons notre détermination.


Et j’appelle les communistes, dans tous les départements de France, à s’adresser à l’ensemble des forces de gauche pour porter cet espoir et cette grande ambition pour notre pays.


L’union doit se faire avec tout le monde. C’est la seule condition de la victoire !