Présidentielle 2022 – Le débat des communistes

CommunisteS se fait l’écho du débat dans le Parti sur la présidentielle. Un site dédié s’est ouvert lundi 15. Voir l’appel p. 3. Nous en évoquerons les principales thématiques. Cette semaine, nous terminons la publication d’extraits d’interventions au CN du 30 janvier qui portaient sur 2022 (l’intégralité de ces interventions se trouve dans CommunisteS du 10 février).

Pascal Joly – Val-de-Marne

Notre tâche politique est de nous inscrire dans une patiente mais déterminée reconquête politique. Nous devons donc inscrire notre démarche dans cet objectif. Toutes les tentatives de réponse de type keynésienne ou sociale-démocrate, qui ne s’attaquent jamais au pouvoir du capital, ne font pas le poids face à l’ampleur et à la profondeur de la crise actuelle. La seule réponse de répartition des richesses est nécessaire mais insuffisante si rien n’est fait pour toucher au pouvoir du capital.

Dominique Satgé – Haute-Garonne

Un mot enfin sur l’organisation de la Conférence nationale : Il nous faut compenser la difficulté de ne pas pouvoir la tenir en présentiel par la possibilité d’impliquer un maximum de communistes dans le débat et dans la prise de décision. C’est pourquoi je suis favorable à une conférence nationale grand format telle que proposée, en prenant très en amont les précautions nécessaires pour en assurer les moyens techniques à chaque fédération et en permettant aux communistes de débattre et d’amender au préalable le texte proposé dans leurs réunions de section.

Gilles Gourlot – Paris

Je suis en désaccord avec la proposition de Pierre d’impliquer les secrétaires fédéraux dans la préparation de la Conférence nationale. Il faut une relation beaucoup plus directe avec les camarades, d’autant plus que ces secrétaires fédéraux seront encore sous la pression des élections régionales et départementales. Cela n’aidera pas à l’éclosion d’idées nouvelles. Je propose que des membres du Conseil national s’impliquent dans des débats locaux, les animent et fassent remonter ce qu’ils y ont entendu. Il y a une forte demande de décloisonnement, je pense qu’il faut y répondre.

Evelyne Ternant – Doubs

Nous avons à mener de front trois agendas, qui plus est dans une période de semi-confinement, les ripostes à la violence de la crise, le calendrier interne pour construire une candidature à la présidentielle, avec la préparation de la Conférence nationale et du Congrès, les échéances électorales de juin. La difficulté est concrète, en termes de temps et d’énergie militante, mais elle est aussi d’ordre conceptuel. La question qui nous est posée c’est comment articuler de façon cohérente ces différents moments de notre action politique.

Jean-Noël Aqua – Paris

La proposition qui nous est faite dans la résolution est essentiellement centrée sur la présidentielle. Nous ne préparons pas, pour le vote le 7-9 mai, la question des législatives. Quel rassemblement ? Rien n’est dit. On acte la division aussi ? Nous tombons dans le piège de la présidentielle. Nous en parlons et supposons que les législatives s’en déduisent. Pourquoi d’ailleurs ne parlons-nous plus de l’inversion du calendrier ? Nous prenons donc le problème par le mauvais bout. Et en étant en panne sur la question du rassemblement.

Vincent Boulet – Paris

Pour la présidentielle, une candidature communiste est la plus à même de faire, en allant à la racine des problèmes pour renforcer la gauche tout entière. Une candidature communiste est donc nécessaire dans cette optique et elle devrait être portée par le secrétaire national Fabien Roussel.

Frédéric Boccara – Hauts-de-Seine

Vous savez mon opinion en faveur d’un candidat communiste à la présidentielle, et ceci déjà en 2017, voire avant. Nous allons ainsi pouvoir marcher sur deux pieds pour préparer cette conférence nationale : candidature et texte de fond. Mais le candidat aura à relever un triple enjeu : 1. Porter notre projet novateur de façon à ce qu’il soit identifiable, projet de contestation et de construction. 2. Muscler donc notre fond de jeu. 3. Travailler de façon beaucoup plus collective, et donner à voir aussi cette dimension collective. Ces trois questions sont à mon avis cruciales pour la conférence nationale d’avril.

Jean-Pierre Meyer – Var

La résolution et la feuille de route qui nous sont proposées dans la perspective de l’élection présidentielle et des législatives sont claires, elles nous permettent de nous mettre en ordre de marche. Lancer dès aujourd’hui l’appel à candidatures pour porter la voix communiste sera une excellente décision. Et sans présager de ce que pourraient être les candidatures à venir, je tiens à affirmer mon choix, surtout l’intérêt à présenter notre secrétaire national Fabien Roussel. Si les communistes en sont d’accord, cela lui permettra d’occuper encore plus l’espace public et de porter nos propositions donnant sens et contenu aux aspirations de changement réel de société.

Pierric Annoot – Hauts-de-Seine

En fait, à écouter le rapport d’introduction et un certain nombre d’interventions, je vois une forme de renoncement à construire et faire gagner une majorité de changement. Je partage l’idée que pour rassembler il faut exister. Attention, à l’inverse, à ne pas vouloir uniquement exister. Attention à ne pas renoncer à la construction d’une nouvelle majorité au prétexte de ne pas vouloir « s’effacer ». N’opposons pas présence du PCF, identité et rassemblement.

Adrien Tiberti – Paris

Des camarades défendent la position d’un effacement du Parti en disant deux choses contradictoires : 1. Nous allons faire moins de 2 %. 2. Nous allons empêcher un candidat de gauche d’être présent au second tour. Plus profondément, on ne peut pas à la fois appeler au rassemblement antifasciste et à la constitution d’un pôle de radicalité. Ce sont deux stratégies contradictoires.

Jean-Marc Durand – Drôme

Ce qui semble encore dominer dans nos rangs, ce sont des présupposés, des postures politiciennes, la recherche d’alliances à but électoraliste pour sauver des élus·e·s et faire croire que nous sommes encore influents. Cette voie c’est celle de l’extinction, voire d’un éclatement, car cela ne pourra plus durer encore longtemps ainsi. S’agissant de la présidentielle et des législatives 2022, l’objectif de notre conférence nationale doit être clair : promouvoir une candidature communiste à la présidentielle et faire en sorte que nous ayons le maximum de député·e·s, les deux étant pour moi liés.

Vincent Bouget – Gard

Tout le monde a dit ici la nécessité d’associer et de faire participer les communistes aux débats qui sont devant nous et d’assurer la démocratie dans le Parti. Il nous faut être attentifs aux communistes et au Parti communiste. La période n’est pas favorable et il faut trouver des moyens concrets de participation et, de ce point de vue, je suis inquiet de la façon dont nous pourrons organiser concrètement la conférence nationale à 1 000 délégués et construire les moyens d’amender un texte à ce moment-là. Il y a aussi des obstacles à lever pour assurer un débat serein sur le fond.

Isabelle De Almeida – Côte-d’Or

Sur la préparation de la conférence nationale : Nous sommes réunis en CN aujourd’hui pour la préparer, donc pour instruire le débat avec les communistes et au-delà. Aussi je suis surprise d’entendre des avis très tranchés sur le choix à faire dès aujourd’hui, y compris sur le choix du candidat, comme si nous étions déjà en conférence nationale ! Cela est contraire aux décisions prises lors du dernier CN et transmises aux communistes. Je ne comprends pas bien d’ailleurs ce qui nous pousserait à ouvrir l’appel à candidatures aujourd’hui et je crains fortement que cet appel ne conduise qu’à des raccourcis dans l’instruction du débat.

Bora Yilmaz – Meurthe-et-Moselle

Par son caractère plébiscitaire et antidémocratique – renforcé par le quinquennat et la tenue dans la foulée des législatives –, l’élection présidentielle n’est pas au cœur de notre visée stratégique. Elle en est même un obstacle majeur, pour nous qui privilégions l’articulation entre conquête du pouvoir parlementaire, action publique dans les collectivités que nous (co-)dirigeons, luttes dans les entreprises et les administrations, mouvement de masse, mobilisations populaires et formes démocratiques qui peuvent émerger de celles-ci. Mais l’élection présidentielle existe. Et toute force politique qui, dans la 5e République, cherche à la contourner ou à l’enjamber, se voit condamnée à un affaiblissement de sa parole, voire à une disparition totale des radars, et donc à l’inutilité.

Émilie Lecroq – Seine-Saint-Denis

Lancer un appel à candidatures aujourd’hui a de grandes chances de centrer le débat sur les noms au lieu de concentrer nos échanges sur l’analyse de la situation et la réponse à y apporter. Si le 38e Congrès a été un moment important de notre parti, il n’a pas pu, et c’est normal, anticiper la situation de crise que nous vivons depuis plus d’un an désormais. Nous devons prendre en compte la responsabilité politique qui est la nôtre dans ce contexte où le duel Macron-Le Pen ne cesse de se confirmer toujours un peu plus chaque jour.

Philippe Jumeau – Morbihan

Présidentielle : De l’avis majoritaire du conseil départemental, sauf une opposition, la présence communiste donnerait de la visibilité et permettrait de déployer un projet communiste. Il y a nécessité de clairement identifier nos orientations par rapport à celles de LFI. Mais une candidature communiste ne répond pas à la question de l’attente populaire du rassemblement électoral à gauche. Or nous avons à répondre à deux questions et non pas une seule : visibilité des idées communistes ET rassemblement pour donner une chance à la gauche.

 

Les contributions à la conférence nationale des 10 et 11 avril 2021 peuvent être déposées dans l'Espace contributions du site de la conférence nationale : https://conference2022.pcf.fr ou adressées par courriel à [email protected]

 

Toutes les contributions seront transmises à la Commission du texte et seront publiées sous la responsabilité de la Commission de transparence des débats.