Résolution – Départementales-régionales 2021

Face à la gravité des crises, le PCF agit pour un rassemblement large à gauche en 2021 autour de politiques de transformations sociales, solidaires, écologiques, démocratiques capable de battre les droites et l’extrême droite.

La crise sanitaire n’est pas derrière nous. La crise économique frappe à la porte des entreprises. La crise sociale bouscule les familles et brise des vies, et pendant ce temps, la planète brûle et l’urgence climatique est omniprésente.

Près de 12 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté. Les demandes d’aide alimentaire ont augmenté de 30 à 50 % ces derniers mois dans nos départements et régions. La politique du pouvoir nourrit cette crise sociale d’une ampleur inédite. Les conséquences sont gravissimes, en particulier pour les femmes, davantage précarisées, et pour la jeunesse du pays.

Et, alors que la crise sanitaire est grave, toujours pas d’engagements massifs pour l’hôpital, pour nos Ehpad. Le gouvernement n’a rien fait et ne fait rien face à l’épuisement des soignant·e·s et au manque de moyens.

Le capitalisme profite de la crise pour se restructurer et détruire les emplois de centaines de milliers d’hommes et de femmes. 700 plans de licenciements dits de « sauvegarde de l’emploi » ont été déposés au ministère du Travail depuis mars. C’est inacceptable !

Dans ce contexte totalement inédit, les communistes considèrent que les élections départementales et régionales à venir sont très importantes pour la vie quotidienne de nos concitoyen·ne·s.

Depuis 2015, la plus grande partie des départements et des régions sont à droite et l’extrême droite a augmenté son influence. La reconquête, le renforcement des majorités de gauche pour répondre aux besoins des populations et faire reculer la toute-puissance du capital sont des exigences.

C’est la raison pour laquelle le PCF agit dans tous les territoires pour des rassemblements larges, respectueux de tous, capables de mettre en échec les représentants du pouvoir national, les droites et l’extrême droite. Il ne pourra y avoir de résistance, de reconquête, de victoire pour la gauche, sans l’apport décisif des communistes sur les projets régionaux et départementaux, sans des élu·e·s communistes plus nombreux qui porteront la voix des intérêts populaires, soutiendront les luttes et aideront à leur convergence sur des objectifs de changement de société.

La division que nous constatons à gauche va à l’encontre de l’intérêt général du peuple de France et peut conduire à l’échec de toutes les forces de gauche et écologistes.

Nous nous adressons aux femmes et aux hommes, aux forces qui ont l’humain et la planète au cœur, à agir pour le rassemblement pour une alternative aux choix libéraux et d’extrême droite. Chacun·e doit prendre ses responsabilités, nous prenons les nôtres et alertons sur le danger de la division, sur le besoin de rassemblement de nos concitoyen·ne·s, des forces vives de nos territoires et de nos forces politiques. Poursuivons les discussions sur des projets partagés dans l’intérêt des populations et sur les conditions d’un rassemblement. Ensemble, rassemblés, nous pouvons gagner un grand nombre de départements et de régions.

La montée du chômage, de la pauvreté et des périls économiques, la crise climatique appellent à des transformations radicales.

Nous voulons des régions et départements pleinement mobilisés, en tant qu’institutions politiques, pour de grandes batailles pour les droits sociaux et le climat, des régions qui ne se comportent pas en simples gestionnaires de fonds publics. Faisons de l’emploi, des services publics et de la solidarité les priorités et les leviers pour la transformation écologique.

  • Portons des choix économiques solidaires et de rupture avec l’austérité et toutes les politiques capitalistes qui non seulement empêchent les licenciements et pertes d’emplois, mais impulsent d’autres logiques que la rentabilité financière. La proposition communiste d’une sécurité emploi-formation, de l’éradication du chômage, est d’autant plus d’actualité.
  • Exigeons immédiatement un moratoire généralisé sur les fermetures de services publics, de lits hospitaliers, d’hôpitaux, de lignes de TER, de gares, de guichets, de lycées, de collège, et sur les licenciements avec l’exigence d’étudier des contre-projets des salarié·e·s.
  • Conservons le caractère national du réseau ferré et de l’opérateur historique SNCF, garants de l’égalité des territoires et de leurs habitant·e·s pour l’accès au ferroviaire. Nous voulons un grand service public national du rail. Soyons mobilisé·e·s pour conserver toutes nos lignes, et augmenter l’offre ferroviaire, pour préserver la présence humaine dans les gares et les trains, pour un grand plan national de développement du fret, pour la relance des trains de nuit. De même refusons le démantèlement du service public national de l’électricité, refusons sa régionalisation qui serait une antichambre de plus à la privatisation La précarité énergétique progresse au rythme du réchauffement climatique. Nous voulons un grand service public de l’énergie.
  • En matière de santé publique, où il convient d’impulser une démocratie sanitaire face à l’autoritarisme technocratique des agences régionales de santé (ARS), des mesures essentielles doivent être prises, à commencer par des milliers d’embauches immédiates dans les hôpitaux et les Ehpad, mise à disposition des matériels, ouverture de lits.

Pour y parvenir, mettons en place de nouvelles institutions démocratiques, pour planifier les créations d’activités, emplois, formations à partir des besoins des territoires, pour s’attaquer vraiment au chômage en ouvrant des pistes de sécurisation des vies professionnelles par l’emploi et la mise en formation, pour faire reculer les pouvoirs de la finance et du grand patronat.

Organisons des conférences régionales sur l’emploi et la formation, associant le monde du travail et les organisations syndicales en refusant les restructurations et leur lot de pertes d’emplois. Créons des fonds régionaux pour l’emploi et la formation. C’est ainsi que nous réussirons l’implantation de nouvelles industries et que nous développerons une agriculture paysanne tournant le dos aux fermes usines.

Nous voulons des collectivités territoriales dont les choix participent de la construction d’une République sociale et démocratique faisant vivre, dans la vie quotidienne de la population, la liberté, l’égalité, à commencer par l’égalité femmes-hommes, la laïcité, la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et toutes les discriminations, la fraternité et la solidarité internationale.

Nous voulons faire progresser la démocratie, la solidarité et l’égalité territoriale. Nous proposons de rétablir la compétence générale pour le département et la région. Nous exigeons des audits locaux indépendants suivis d’assises citoyennes pour élaborer collectivement des programmes de réimplantation des services publics. Nous demandons la compensation totale de l’ensemble des missions dont l’État s’est déchargé sur les départements.

Nous souhaitons confronter nos propositions avec l’ensemble des partis de gauche et écologiste sans exclusive, sans écarter ni privilégier quiconque, avec pour seul objectif de rassembler pour la mise en œuvre de politiques utiles à nos concitoyen·ne·s.

Nous voulons débattre avec les organisations syndicales et associatives, les citoyen·ne·s engagé·e·s dans de nombreux combats que nous partageons, prendre en compte leurs aspirations et construire les rapports de force politiques qui rendent leurs exigences incontournables.

Sur la base de projets partagés à la hauteur de ces aspirations et des défis de la période, rassemblons-nous dès le 1er tour, partout où se sera possible. Les communistes porteront jusqu’au bout l’exigence de rassemblement. Ils alertent sur le danger de ne pas y arriver. Chacun est placé devant ses responsabilités et, partout, les communistes seront moteurs de rassemblement. Si la division au premier tour devait perdurer, la clarté doit être totale sur le second tour, sur le désistement pour le ou la candidat·e le ou la mieux placé·e à gauche ou la fusion avec la liste de gauche arrivée en tête.

Être utile à nos concitoyen·ne·s, les associer à l’élaboration des projets et aux dynamiques de rassemblements est un impératif. Avec elles et eux, nous voulons bousculer le paysage politique en profondeur, créer l’électrochoc nécessaire et faire bouger les lignes à gauche, tel est l’objectif du PCF pour répondre en 2021 aux attentes du monde du travail et de la création et faire face à l’urgence et à la gravité de la situation.

Paris, le 12 décembre 2020