Retraites : Toute la société impactée

Macron décide de maintenir sa réforme des retraites et d'aller plus loin que la réforme Touraine.    Même en abandonnant un départ à 65 ans, Elisabeth Borne annonce un départ à 64 ans et    l’allongement de la durée de cotisation.

Un argument sans cesse utilisé par les réformateurs de notre si cher conquis social : l’augmentation de l’espérance de vie. Or, même si celle-ci augmente effectivement, l’espérance de vie en bonne santé, elle, recule. C’est encore une fois aux belles années auxquelles Macron touche. Pire, l’âge de départ serait supérieur à l’espérance de vie de plusieurs corps de métiers.

Pourtant, cette mesure n’est pas justifiée : le rapport du Conseil d’orientation des retraites indique clairement qu’il n’y a aucune urgence financière à réformer le système des retraites. En revanche, ses projections alertent déjà sur une baisse future du niveau de vie des retraité·e·s.

Comme le rappelait Fabien Roussel ce lundi 16 janvier dans ses vœux : « La retraite à 65 ans, 67 ans en Allemagne, en Pologne, dans les anciens Pays baltes, se traduit aujourd’hui par 20 à 50 % des retraités dont les ressources sont inférieures de 60 % aux revenus médians selon les pays. »

Cette réforme va donc aggraver les conditions de vie des seniors et (futur·e·s) retraité·e·s, notamment les femmes, les plus précaires, les seniors déjà au chômage, celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt ou dont la pénibilité des métiers n’a pas encore été reconnue. Par ailleurs, elle aura des impacts lourds sur toute la société : quid des nombreux jeunes  privé·e·s d’emploi ? Des parents qui avaient pour solutions les grands-parents pour la garde des enfants ? Des associations et leurs bénéficiaires qui comptent sur de nombreux·ses bénévoles retraité·e·s ?

Ainsi, au-delà même du cas particulier des retraites, c’est la société dans sa profondeur qui est impactée.

Les Français·e·s l’ont compris. 68 % sont toujours opposé·e·s à cette réforme selon un sondage Ifop paru dimanche dans le JDD.

Il faut bien réformer le système des retraites, mais pour donner des conditions de vie dignes aux retraité·e·s. Le PCF exige un référendum. La pétition a déjà réuni plus de 20 000 signataires. Continuons de la faire signer sur le site unebonneretraite.fr

Le temps est à l’union. Ensemble, mobilisons-nous !

Hier se tenait un meeting unitaire avec les forces de gauche et écologistes (PCF, PS, EELV, LFI) dont notre parti, et Fabien Roussel en particulier, a été la cheville ouvrière.

Demain, aura lieu un grand rendez-vous dans les rues. Cette première manifestation à l’appel des syndicats, tous réunis pour la première fois depuis 12 ans, marquera le début d’une forte mobilisation.

« La gauche a une grande responsabilité face à cette réforme. D’abord, de tout mettre en œuvre pour convaincre, pour porter des propositions dans le débat parlementaire. Puis celle de porter, unie, une alternative de progrès. (…)

Et nous appelons d’ores et déjà à faire du 19 janvier une mobilisation historique.

(...) Ne prenez pas cette manifestation comme toutes les manifestations que vous avez déjà connues. Il y a là un enjeu énorme. Déterminant. C’est de réussir dès la première manifestation à montrer le rejet massif de cette réforme par notre nombre, par notre diversité. » (Fabien Roussel lors de ses vœux)

Nous souhaitons une réforme des retraites pour un droit à la retraite à 60 ans avec une pension à taux plein garantie pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non travail (chômage, formation, études supérieures, congé parental, maladie, invalidité...).

Comment la financer ?

  • En faisant cotiser les revenus financiers des entreprises.
  • En pesant sur le comportement des entreprises en modulant les cotisations patronales pour favoriser les salaires.
  • En imposant l'égalité salariale et en augmentant les salaires plutôt que verser des primes.
  • En donnant de nouveaux pouvoirs aux salarié·e·s dans les entreprises pour imposer une priorité aux salaires et à l'emploi.. µ

Rachel Ramadour