Sadek Hadjeres, Figure majeure du communisme algérien, nous a quitté

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Une figure majeure du communisme algérien et du combat pour l’indépendance, Sadek Hadjerès (1928-2022), vient de nous quitter le 3 novembre.

Fils d’un instituteur, originaire de Kabylie, il était médecin de formation.

Il débuta son action militante dans les années 1940 et rejoignit le Parti du peuple algérien (PPA) à la suite de la répression du nord-Constantinois. Au sein de ce mouvement, créé par Messali Hadj, l’un des pères du nationalisme algérien, il œuvra pour la démocratie et la prise en compte de l’amazighité comme composante de l’algérianité.

En 1951, il rejoint le Parti communiste algérien dont il devient avec Bachir Hadj Ali l’un des principaux dirigeants. Après l’interdiction du PCA par les autorités coloniales, il négocie l’intégration des communistes au sein du Front de libération nationale (FLN). Proche de Josette et de Maurice Audin, dans la clandestinité durant toute la guerre, il coordonne de nombreux groupes armés. Il est alors condamné par contumace à vingt ans de prison.

Après la proclamation de l’indépendance, il reprend ses activités de médecin mais sa vie bascule à nouveau lorsque le premier président algérien, Ahmed Ben Bella, instaure un parti unique et interdit de ce fait le PCA. Après le coup d’État de Houari Boumédiène, il entre à nouveau dans la clandestinité et est traqué par les services de sécurité du nouveau pouvoir. Il est l’un des fondateurs du Parti de l’avant-garde socialiste (PAGS), héritier du PCA.

En 1989, avec la fin du régime du Parti unique, il revient à l’action militante publique et mène un combat acharné contre l’obscurantisme des islamistes du Front islamique du salut (FIS). Avec la guerre civile il reprend le chemin de l’exil et s’installe en Grèce, pays de sa compagne Aliki Papadomichelaki, puis en France.

Il a apporté un soutien enthousiaste au mouvement du Hirak dont il a loué le pacifisme.

Les communistes français expriment leur profonde tristesse après le décès de leur camarade Sadek. Ils saluent sa mémoire et sa fidélité aux idéaux de liberté et de justice et transmettent leurs condoléances à sa compagne Aliki et à toute sa famille.

La mobilisation exceptionnelle à l’occasion de ses obsèques témoigne de l’importance et de la portée de son engagement pour tous ceux qui s’engagent pour l’émancipation humaine.

Pascal Torre
responsable-adjoint du secteur international du PCF
chargé du Maghreb et du Moyen-Orient