Samuel Paty, un an après, quelle école publique voulons-nous ?

Il y a un an, Samuel Paty était assassiné par un islamiste, l’émotion gagnait le pays. Ce jour-là, le 16 octobre 2020, ce que l’obscurantisme fait de plus abject s’est attaqué aux savoirs et à la République. Dans le même temps, les questions de laïcité, de violence à l’école et plus largement d’éducation faisaient irruption dans le débat public. Un an après, les changements en profondeur se font toujours attendre. 

Depuis plusieurs semaines, nous voyons les images terribles d’actes de violences à l’encontre de professeurs faire le tour des réseaux sociaux. En réponse, la droite et l’extrême droite plongent dans une surenchère sécuritaire et répressive, le gouvernement quant à lui reste inactif. Aucune de ces réponses n’est à la hauteur du défi qui nous est posé. Celui de répondre à la promesse d’égalité républicaine qui est faite à chaque enfant.

Il est grand temps de construire l’école de la République, et donc la réussite collective. Aujourd’hui le compte n’y est pas, l’école reproduit les inégalités, valorise les compétences des enfants de la bourgeoisie, et ne se donne pas les moyens d’émanciper l’ensemble d’une classe d’âge.

À plus de 30 élèves par classe, il est impossible d'offrir des conditions d'enseignement de qualité pour l’ensemble des élèves et les risques de décrochage ou de débordement sont nombreux. Dans de telles conditions, les professeurs ne peuvent pas proposer un accompagnement personnalisé à chaque élève. Les parents ne sont pas tous en capacité d’aider leurs enfants, ni de financer des cours particuliers. Travail personnel et devoirs à la maison riment donc avec inégalités sociales.

Le meilleur hommage que l’on puisse rendre à Samuel Paty est de parachever les missions du travail dans lequel il s’était engagé. Celle d’une école gratuite, laïque, accessible, permettant à chaque jeune de s'épanouir.

Construisons l’école pour toutes et tous, donnons aux professeurs les moyens de relever le beau pari de l’école publique et émancipatrice.

Le Mouvement jeunes communistes de France revendique le dédoublement des classes : pas une classe ne doit dépasser les 25 élèves. La formation des enseignants, tant initiale que tout au long de la carrière, doit être repensée et améliorée.

Face à la division, à la haine et à l’obscurantisme, la République doit relever le pari de la réussite collective. Donnons-nous-en les moyens.

Assan Lakehoul

coordinateur national à la vie des département du MJCF