Tout le monde est d’accord pour dire que l’internationalisme constitue l’un des fondements de l’engagement communiste. Cette ambition affichée dans le texte de base commune des communistes pour leur congrès donne une responsabilité au texte dans l’analyse, la compréhension des changements profonds des relations internationales.

Le monde se trouve face à des questions non résolues et des défis nouveaux qui ne peuvent pas se résumer à des mots comme « impérialisme », « mondialisation capitaliste » ou quelconques « alliances bilatérales ». À bien des égards, les citoyens se sentent impuissants, désemparés, mal informés face à la gravité, à la complexité des événements internationaux. Les médias n’en portent bien souvent que les parties les plus violentes, les plus désespérées ou désespérantes. Dans ces conditions, il serait sérieusement dommageable de nier tout le travail d’analyse, d’information et de compréhension des nouveaux enjeux du monde qu’a effectué la direction du PCF. Il suffit pour cela de relire le rapport du Conseil national de décembre 2014. Tout comme il est parfaitement inutile de lancer des contre-vérités dans les débats du congrès. Le PCF n’a jamais rompu avec les partis communistes, les forces de transformation sociale et d’émancipation. Là aussi il suffit de relire sur la page internationale du site Internet du PCF l’ensemble des invités de notre dernier congrès et de se rappeler que des représentants du PCF étaient présents et sont intervenus lors de des cinq dernières rencontres internationales des partis communistes et partis ouvriers.

Une fois ces mises au point faites, travaillons ensemble aux meilleures analyses possibles et nous savons tous que l’approche du nouvel internationalisme ne peut pas être strictement économique.

Les profonds changements dans lesquels les peuples et la planète sont engagés appellent à redoubler les mobilisations populaires, la solidarité internationale, pour mettre en échec les stratégies de domination, d’exploitation capitaliste et de catastrophe écologique. L’exigence de paix est au cœur de notre combat et au cœur de l’actualité, tout en connaissant la difficulté d’en faire un sujet d’actualité. Il s’agit bien, pour nous, d’inventer, avec toutes les forces disponibles, les nouveaux contours, les nouveaux outils de solidarité internationaliste de nouveaux rassemblements de forces progressistes de transformation sociale sans exclusive et sans naïveté. Nous le savons bien, tout ce qui s’oppose « au système » n’est pas pour autant progressiste et émancipateur. L’actualité et en particulier les élections récentes nous le montrent d’une manière brutale.

C’est dans cet objectif, fort de l’expérience de tout ce qui a été fait ces dernières années et attentif aux changements actuels, que le secteur international a proposé des amendements à notre texte de base commune. Les conférences de section, les congrès départementaux peuvent s’emparer de ses amendements pour débattre des questions internationales.

L’objectif est de comprendre les bouleversements, les ruptures et les potentialités émancipatrices. Pour cela, nous ne pouvons pas mettre de côté le poids des modes de communication qui mondialise les comportements et les imaginaires, la prégnance des questions sociales dans les relations internationales (inégalités, humiliations des peuples…) qui socialise beaucoup d’enjeux, l’importance du débat de la démilitarisation, mais aussi l’analyse de la mondialisation. En effet, il y a la mondialisation capitaliste mais aussi celle qui offre des potentialités émancipatrices avec un monde plus inclusif, interdépendant et mobile. Ce nouvel internationalisme demande de l’ambition, de l’audace et beaucoup d’écoute des forces progressistes du monde entier. C’est une exigence pour un Parti communiste français du XXIe siècle.

Cécile Dumas
Commission des relations internationales
article paru dans Communistes du 7 novembre 2018