Une catastrophe naturelle et sociale

Le lundi 20 juin au soir, un orage de grêle accompagné de vents très violents ravageait tout un secteur de la Double en Périgord, particulièrement les communes de Vanxains et Ribérac. Aussitôt, les camarades de Périgueux, à 50 kilomètres de ces communes, se sont organisés pour aller prêter main-forte à Vanxains (moins de 800 habitants, répartis sur près de 36 km²). Le samedi matin, un petit groupe se retrouvait sur place avec le matériel nécessaire souvent mis à disposition par d’autres camarades : pelles, seaux, râteaux, poubelles, gants…

Un petit détour par la mairie qui coordonnait les secours pour savoir où intervenir, et voici les 5 camarades partis sur un hameau de la commune de Vanxains comprenant une vingtaine de foyers.

Répartis en deux groupes, ils ont fait le tour des habitations du lieu-dit assigné. Ils ont beaucoup entendu le désarroi des sinistrés. Les renseignements pris ont permis à la municipalité de recenser les besoins les plus urgents. Après le repas offert par la municipalité, ils sont retournés au hameau pour mieux coordonner les interventions entre voisins et s’occuper du nettoyage des jardins et cours. Le lundi suivant, deux autres camarades bûcherons y retournaient, avec le matériel pour tronçonner les arbres afin d’« aider les agents du service des routes », a reconnu sans ambages la mairie.

Devant l’ampleur des dégâts provoqués par cette tempête sur l’intégralité du territoire communal, la toute petite équipe municipale ne pouvait faire face à tout, En cause, l’impact de la baisse constante des fonctionnaires territoriaux. Or on sait que ces épisodes extrêmes sont appelés à se reproduire de plus en plus fréquemment du fait du réchauffement climatique. Comme le stipule le dernier rapport du GIEC, il n’y aura pas de transition écologique sans justice sociale.

Durant cette journée, les habitants feront part de leur désarroi et de leur isolement : toits transformés en dentelle sous le pilonnage des grêlons, vitres explosées, routes barrées par des chutes d’arbres, voitures dévastées et inutilisables, réseaux téléphoniques et Internet à l’arrêt.

Plusieurs témoignages sont éloquents : « Il n’y a plus d’État providence ». « Où passent nos impôts ? ». Certains sinistrés ne cachent pas leur animosité envers la politique gouvernementale. Pour exemple, le préfet de la Dordogne n’a toujours pas classé ces événements en catastrophe naturelle. Pourtant, entre 80 à 100 % des terres et bâtiments agricoles ont été ravagés. Beaucoup d’agriculteurs ne sont pas assurés par manque de moyens et ne pourront remettre en état leurs infrastructures.   

Les jours suivants, les pluies continuaient de ravager les intérieurs des maisons. Ces événements nous rappellent combien l’adaptation passera par l’entraide, mais surtout par le maintien et le renforcement des services publics de proximité. Merci pour l’accueil chaleureux des habitants et pour les 300 euros reçus à la fédération périgourdine du PCF pour les sinistrés.

 

Julien Gares et Isabelle Vitté

responsables de la section de Périgueux