Union européenne/Biélorussie : Le sort des migrant-e-s instrumentalisé

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Depuis plusieurs semaines, au moins, 2 000 personnes originaires de Syrie, d'Irak ou d'Afghanistan fuyant notamment les camps de réfugiés du Liban sont prises au piège aux frontières de la Biélorussie et de la Pologne.

Seule la solidarité de quelques citoyens biélorusses ou polonais leur évite de mourir de froid et de faim.

Au mépris absolu des droits humains et du droit international, ces femmes et hommes meurtris sont l'objet d'un odieux bras-de-fer entre le chef de l’État biélorusse et un gouvernement polonais qui renforce chaque jour son discours xénophobe et anti-migrants pour justifier la construction des murs de barbelés et le déploiement de l'armée. Ce dernier est appuyé par la Commission européenne dont la seule réponse consiste à renforcer des gardes-frontières FRONTEX cantonnés dans un rôle de répression.

Arrivés à Minsk par voie aérienne, les migrant-e-s se voient exclus du droit d'asile ou de migration d'un côté comme de l'autre : le sort des centaines de réfugié-e-s et migrant-e-s syrien-ne-s, irakien-ne-s, afghan-e-s se trouve ainsi instrumentalisé-e-s, et l'effet de peur panique recherché sur les opinions publiques européennes est une manipulation politique détestable. Le cynisme brutal de M. Morawiecki, premier ministre de Pologne, se conjugue avec l'insupportable manœuvre d'A. Loukachenko, président de la Biélorussie. Ceux qui, en France, réclament l'envoi de troupes armées ou parlent de « tirer à vue » sur les migrant-e-s, participent à la montée des peurs et de la haine, et sont indignes de parler au nom de la France.

Les tensions politiques entre l'Union européenne et la Biélorussie se jouent de l'inexpiable souffrance de l'exil. C'est inacceptable. L'UE et l'Otan doivent cesser de soutenir les gouvernements polonais et lituanien dans leur politique xénophobe. Il est urgent pour l'UE, la Pologne comme pour la Biélorussie d'apaiser leurs relations et de retrouver le terrain du dialogue politique qui respecte la dignité humaine.

La situation confirme encore une fois la nécessité, pour l'UE d'organiser des voies légales et sécurisées de migrations, coupant l'herbe sous le pied des filières de passeurs, pour permettre un accueil digne des migrant-e-s, le plein respect de leurs droits en matière de droits d'asile comme de migrations économiques ou climatiques.

Les pays de premier accueil doivent être effectivement soutenus par les Etats-membres de l'UE dans une politique d'accueil respectueuse du droit international et des conventions internationales. Les réfugié-e-s et migrant-e-s qui font le choix de s'installer en Biélorussie devraient aussi voir leur droit entièrement respecté.

Parti communiste français,
Paris, le 13 novembre 2021