Vers le 39e congrès

Le Conseil national a adopté le texte d’orientation intitulé « L’ambition communiste pour de nouveaux Jours heureux ». On trouvera le préambule de ce texte ci-dessous (p. 3), des extraits du texte d’ouverture de la session de Marie-Jeanne Gobert (p. 4), des extraits du rapport de Christian Picquet (p. 5).

 

Préambule

Le monde et la France sont placés devant des défis colossaux. L’enjeu est de les relever, de tourner la page d’un ordre pris de convulsions, celui du capitalisme globalisé et financiarisé.

L’humanité est à un tournant de son histoire. Les crises, économique et écologique, alimentaire et sanitaire, sociale et sociétale, politique et démocratique, s’enchevêtrent et font planer de terribles menaces. Les inégalités se creusent, le changement climatique se traduit par des dégâts d’immense ampleur, les relations internationales se militarisent. La guerre en Ukraine fait ressurgir le spectre de la guerre mondiale, un peu partout les forces de la réaction attisent les haines, le racisme et les paniques identitaires. En défense des droits sociaux, de l’égalité entre femmes et hommes, de la justice climatique, de la démocratie, d’importants mouvements populaires se manifestent pourtant, marquant que la résignation ne l’a pas emporté face à un ordre porteur de barbarie.

En France, un gouvernement minoritaire plonge le pays dans une crise systémique pour défendre les intérêts du capital. L’affrontement entre capital et travail ne cesse de s’aiguiser ; la droite et l’extrême droite rivalisent de discours racistes et liberticides pour diviser la société et empêcher qu’une majorité populaire ne se forme et puisse disputer le pouvoir. Mais les peurs engendrées par une mondialisation capitaliste chaotique et la défiance massive envers la représentation politique coexistent avec des forces disponibles à la contre-offensive, l’immense majorité du pays aspirant à un changement profond.

Jamais autant qu’aujourd’hui, le projet communiste n’aura été d’une telle actualité. Jamais il n’y aura eu autant besoin de mise en commun pour faire reculer les tendances aux replis et à la concurrence de tou·te·s contre tou·te·s. Jamais le besoin d’un mode de développement renonçant à l’immense gâchis de nos ressources n’aura été aussi impératif pour affronter les défis écologique et climatique. Jamais, la perspective de l’émancipation individuelle et collective, qui est le fondement même de l’idée communiste, d’une civilisation radicalement nouvelle basée sur le développement de toutes les capacités humaines n’aura autant correspondu aux attentes qui se font jour dans les sociétés. Jamais nous n’aurons été à ce point fondés à nous revendiquer du communisme comme visée historique et chemin de lutte.

Nous voulons que notre parti soit un instrument toujours plus efficace au service de cette ambition universelle. Lors de leur 38e Congrès, les adhérent·e·s du PCF avaient décidé de travailler au renouveau du communisme français, de surmonter le risque de son effacement. II s’agit à présent de prolonger l’effort des quatre années écoulées qui, en dépit des difficultés nombreuses, comme celles provoquées par la pandémie du Covid-19, a engagé notre redéploiement et redonné de la visibilité au PCF et à ses idées, avec pour temps fort notre campagne de l’élection présidentielle. Il nous revient de prendre des décisions concrètes, dans l’objectif d’être un grand parti populaire, révolutionnaire et en capacité de mener des campagnes d’actions et des batailles d’idées.

Nous portons l’ambition communiste de nouveaux Jours heureux, d’une France qui renoue avec le droit au bonheur.

C’est dans cet objectif que sont ici proposés les grands axes qui font l’originalité du PCF et structurent son action pour répondre aux exigences du moment : révolution du travail, de la production et de la consommation ; promotion des biens communs par le service public ; nouvelles relations internationales fondées sur le partage, la coopération et la paix ; nouveau pacte républicain, source de droits décisionnels nouveaux pour les citoyen·ne·s et le salariat, afin de prendre le pouvoir sur le capital. De même, pour conquérir une majorité politique au service d’un changement profond et durable, nous voulons initier une dynamique populaire à même d’unir le monde du travail et de la création, toutes celles et tous ceux qui ont un commun intérêt au dépassement d’un modèle capitaliste de plus en plus destructeur. C’est la proposition que nous portons pour la France, pour le peuple, pour la gauche, mais aussi en Europe et dans le monde.