Violences faites aux femmes : Manifestons le 20 !

Dans les tous domaines de la vie et à tous les âges, les injures, le viol, le harcèlement, les coups… sont de mortifères violences qui s’ajoutent à la violence capitaliste. Les femmes précaires en sont les premières victimes : précarité économique, violences sexistes et sexuelles au travail, mais aussi violences sanitaires car elles sont aussi en première ligne des métiers aux conditions de travail néfastes pour la santé.

Le Haut Conseil à l’égalité rappelle que les femmes représentent 70 % des travailleurs pauvres. Les maladies professionnelles, les accidents du travail et de trajet sont en forte augmentation chez les femmes, en particulier dans des secteurs à forte précarité : santé et nettoyage où l’augmentation des accidents du travail ont augmenté depuis 2001de 81 %. (1)

Les violences se cumulent avec les haines, le racisme ou les LGBTQI-phobies comme porte- étendards des extrêmes droites. Le suicide de la jeune adolescente Dinah a fait suite à des années de harcèlement fondé notamment sur la lesbophobie, le mépris de classe et le racisme. Le (cyber) harcèlement ne fait qu’augmenter et cible en majorité les jeunes filles.

La culture du viol se répand notamment par la publicité et les contenus de médias sexistes mais aussi par le système porno-prostitueur. Les enquêtes relayées par Osez le féminisme démontrent que 88 % des vidéos pornographiques visionnées en ligne contiennent des scènes de violences sexuelles contre les femmes (2) y compris racistes. C’est pourquoi nous sommes résolument abolitionnistes. Les MeeToo s’enchainent désormais : théâtre, inceste, sport, média, politique, etc., mais aucun changement de société profond ne suit. Les violences gynécologiques et obstétricales font partie du débat public sans réaction à la hauteur des enjeux. Un outil comme le violentomètre permet aux professionnel·le·s en contact avec les adolescent·e·s d’engager des discussions préventives sur les violences sexistes et sexuelles.

En France, une femme est assassinée tous les 3 jours, tuée par son (ex) conjoint en raison de son genre. La société ne doit plus traiter ces meurtres comme des faits divers ou des « crimes passionnels » mais bien comme des féminicides, au même titre que les infanticides et transféminicides. En effet, les enfants, les personnes trans, les prostitué·e·s victimes de la traite sexuelle des êtres humains subissent les mêmes violences causées par le patriarcat.

Il est urgent d’opérer un virage politique global dans la société française. Le vote d’une loi-cadre, sur le plan répressif comme préventif, accompagnée d’une hausse considérable des moyens publics alloués à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, permettront d’apporter une réponse à la hauteur pour endiguer ces violences. En refusant de s’attaquer au système patriarcal dans son ensemble, le gouvernement ne fait que distiller des « mesurettes » (qui ne sont jamais financées et donc pas appliquées) servant davantage sa communication que l’intérêt des droits des femmes. Combien de Téléphones Grave Danger ou de bracelets anti-rapprochements distribués pour combien de femmes victimes de violences ?

Les solutions existent pourtant, portées par les associations féministes depuis des décennies. Le PCF exige ainsi 1 milliard pour lutter contre les violences faites aux femmes et l’adoption d’une loi-cadre sur les violences intrafamiliales.

Contre toutes ces violences faites aux femmes, manifestons toutes et tous cette année le 20 novembre pour la journée internationale de lutte (3). Parce que cette lutte est internationaliste, nous manifestons aussi avec les femmes polonaises en lutte pour le droit à l’avortement, avec les femmes afghanes qui subissent le retour des talibans, avec les jeunes filles victimes de mutilations génitales partout dans le monde, avec les femmes qui luttent contre le viol comme arme de guerre, pour protéger les jeunes filles enlevées à des fins d'esclavage sexuel par les islamistes, et tant d’autres encore. 

Shirley Wirden

 

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1. Rapport HCE n°2017-05-29-SAN-O27 publié le 29 mai 2017.

2. « Agression and sexuel behavior in best selling pornography videos : a content analysis update » in Violence against women, 16, 10 : 1065-1085, 2010.

3. Qui a lieu tous les 25 novembre.