Résolution du Conseil national du PCF – 17.05.2025
Depuis la rupture de la trêve le 18 mars dernier, le gouvernement d’extrême-droite israélien de Benyamin Netanyahou poursuit une guerre destructrice contre la population de Gaza. Il annonce, en violation totale du droit international, sa volonté de réoccuper l’intégralité de Gaza et il organise un blocus hermétique du territoire palestinien, y interdisant l’entrée de toute aide humanitaire et créant de ce fait une situation de famine qui menace plus de 2,1 millions de personnes piégées et bombardées. L’armée israélienne se livre à une politique de terre brûlée sur un territoire qu’elle a fragmenté, enfermant la population de Gaza dans de minces bandes de terre surpeuplées, détruisant les infrastructures médicales et privant les habitants d’eau, de nourriture et d’électricité.
Les institutions internationales soulignent le fait que Gaza est devenu un trou noir humanitaire. D'après un rapport de l'ONU publié cette semaine, 470 000 personnes à Gaza sont confrontées à une faim catastrophique (phase 5, la plus élevée de l'échelle de référence) pouvant entraîner leur mort. Dans le même temps, plus de 116 000 tonnes d’aide alimentaire – suffisamment pour nourrir un million de personnes pendant quatre mois – sont bloquées dans les couloirs d'aides. Face au risque de génocide, il est plus urgent que jamais d'arrêter ce blocus criminel.
L’objectif de cette politique de terreur est manifestement de pousser des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants à prendre la fuite dans les conditions les plus inhumaines, ce que revendiquent ouvertement les ministres d’extrême droite du gouvernement Netanyahou et que soutient l’administration étatsunienne de Donald Trump. En Cisjordanie occupée, les frappes de drones, les incursions armées et la violence des colons israéliens se déchaînent. Des camps entiers de réfugiés ont été vidés (Jenine, Nour Shams, Tulkarem). Là encore, la volonté du gouvernement israélien est d’annexer illégalement la zone et de la vider de sa population palestinienne.
Ce sont là des crimes de masse, des crimes contre l’humanité, que dénoncent les Nations unies, l’UNWRA et le PAM. Alors que la Cour Pénale Internationale (CPI) évoque un « risque plausible, réel et imminent de génocide », ces crimes tombent sous le coup de la justice internationale et tous ceux qui sont directement impliqués devront répondre de leurs actes. Les condamnations de pure forme des gouvernements et de la communauté internationale ne suffisent plus. Alors qu’ils font l’objet de mandats d’arrêt internationaux, Netanyahou et ses complices doivent maintenant être traduits devant la CPI, tout comme les dirigeants du Hamas, responsables des crimes du 7 octobre 2023.
Benyamin Netanyahou est aujourd’hui soutenu par l’extrême droite en Europe, en France et aux Etats-Unis. Victor Orban, a dénoncé la Cour pénale internationale sans que cela ne fasse réagir l’UE. Et, bien que ses propositions provocatrices soient rejetées par l’immense majorité de la communauté internationale, Donald Trump réaffirme sa volonté d’expulser les Palestiniens de Gaza, cherchant à obtenir la complicité de certains gouvernements de la région. L’annonce, par la Maison Blanche, de l’envoi sur le terrain de forces paramilitaires privées, censées sécuriser le territoire, prépare les opinions à cette perspective.
Pourtant, cette politique criminelle se heurte à une pression croissante des opinions dans le monde. 148 États, c’est à dire une large majorité dans le Monde, reconnaissent déjà l’État de Palestine. De même que la France, d’autres gouvernements européens évoquent désormais eux-aussi la possibilité de reconnaître l’État de Palestine, et l’objectif de sanctions contre le gouvernement israélien d’extrême droite, tant qu’il bafouera le droit international, est aujourd’hui repris dans le débat public.
En Israël, une mobilisation inédite grandit de semaine en semaine pour l’arrêt de la guerre à Gaza, le retour des otages encore vivants que détient le Hamas, le départ de Netanyahou et de son gouvernement. Des officiers, des soldats, des réservistes manifestent à présent leur refus de servir une politique qui met en danger l’avenir et la sécurité du peuple israélien lui-même. Un sommet populaire pour la paix, « It's Time People’s Peace Summit », vient même de se tenir en présence de plusieurs milliers de citoyens juifs et arabes d’Israël.
Le pouvoir israélien est de plus en plus isolé internationalement. Il est aujourd’hui possible de l’arrêter dans ses entreprises criminelles.
Dans cette situation d’extrême urgence pour le peuple palestinien, le PCF entend mobiliser toutes ses forces en défense du peuple palestinien face à la visée génocidaire dont il est victime, en faveur de la reconnaissance des droits nationaux de celui-ci, pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens. Il exige que le gouvernement français :
- Expédie sans délai une aide humanitaire massive aux Gazaouis, contribuant ainsi à briser le blocus criminel mis en œuvre par le gouvernement Netanyahou,
- Porte dans les institutions européennes l’exigence de sanctions, de la suspension immédiate de l’accord d’association UE-Israël et mette fin à toute forme de coopération militaire,
- Reconnaisse immédiatement l’État de Palestine aux côtés de l’État d’Israël sur la base des frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale,
- Agisse pour la libération des otages israéliens et la libération des prisonniers politiques palestiniens dont celle de Marwan Barghouti,
- Agisse pour le démantèlement de toutes les colonies israéliennes et la fin de l’occupation,
- Prenne aux Nations unies, en sa qualité de membre permanent du Conseil de sécurité, toutes les initiatives propres à isoler totalement l’alliance Trump-Netanyahou.
Le PCF dénonce la décision des autorités israéliennes d’interdire l’entrée du territoire à deux délégations d’élus. Il appelle les autorités françaises à agir concrètement face à ce précédent dangereux.
Le PCF affirme sa solidarité agissante avec l’OLP, dans sa lutte indépendante pour la reconnaissance et l’application des droits nationaux du peuple palestinien, le respect du droit international pour aboutir à une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, et pour l’établissement d’un État de Palestine laïc et démocratique aux côtés de l’État d’Israël. Il apporte son entier soutien aux forces démocratiques et de paix en Israël.
L’appel, lancé conjointement par notre parti et l’Organisation de libération de la Palestine, en faveur de la création d’un large front international pour la reconnaissance des droits nationaux et l’autodétermination du peuple palestinien, est un levier essentiel pour redéployer et élargir la mobilisation populaire. La journée internationale du 4 juin, verra en ce sens la participation à Paris de nombreuses personnalités françaises et internationales, de représentants d’ONG, d’associations démocratiques, de syndicats, de partis, de militants des droits humains… Cette conférence sera l’occasion de lancer un appel pour accentuer la pression sur les gouvernements français et européens et plus généralement sur la communauté internationale, pour la reconnaissance de l’État de Palestine et poser les bases d’une alliance large pour la reconnaissance des droits nationaux du peuple palestinien.
Le Conseil national du PCF appelle l’ensemble des fédérations à prendre partout les initiatives les plus larges (rassemblements et manifestations, rencontres publiques, recueil de signatures pour la pétition nationale, adoption de vœux par les collectivités locales…) permettant de faire grandir l’exigence de paix juste en Palestine. La campagne « Un million d’oliviers pour la paix », lancée par la fédération du Val-de-Marne, en lien avec l’Association des agronomes arabes, doit en être l’un des instruments, elle doit être largement relayée partout en France pour déployer une solidarité concrète.