44e Congrès du MJCF - Extraits du discours de clôture d’Assan Lakehoul

Publié le 16 avril 2025

Je voulais avant toute chose féliciter les membres du Conseil national qui viennent d’être élus.

Nous formons la direction du Mouvement jeunes communistes de France, c’est à nous qu’il appartient désormais d’animer le Mouvement, dans les orientations que nous avons définies pendant les six mois du processus de notre congrès. Bravo aux 78 membres de la direction de la JC ! On peut les applaudir.

Je voulais aussi remercier et féliciter l’ensemble des congressistes qui ont participé aux travaux tout le week-end ; c’était fatiguant, long, mais passionnant et d’une richesse inestimable. […]

Nous l’avons réaffirmé avec force, nous faisons nôtres les principes du centralisme démocratique ; vous pouvez compter sur moi pour en être le garant, être le garant de l’unité du Mouvement.

Avec ce texte de congrès, nous avons un outil pour faire du MJCF l’organisation pour les jeunes qui veulent révolutionner la France et le monde. Pour les jeunes qui galèrent, payés 1 400 € dans un boulot qu’ils n’ont pas choisi ; pour les jeunes en CDD ou enchaînant les missions d’intérim pour payer le loyer ; pour les jeunes qui ne mettent plus de sens au travail détruit par le poids du capitalisme.

Avec ce texte, nous avons un outil pour faire du MJCF une organisation à la pointe sur les questions internationales, et c’est nécessaire.

Plus que jamais, ce qui se passe chez nos voisins ou à l’autre bout du monde a des conséquences sur ce qui se passe en bas de chez nous.

Si on ne voit pas le déclin des États-Unis dans l’ordre international, alors on ne peut comprendre sa confrontation avec la Chine ni la guerre économique que Trump mène aux pays européens et du monde entier.

Si on ne voit pas la crise industrielle qui traverse les pays d’Europe, dont la France, on ne peut comprendre la montée de l’extrême droite et du fascisme, on ne peut pas comprendre les choix austéritaires du gouvernement Bayrou.
Le monde est en ébullition, regardons-le avec une lecture de classe pour le comprendre, avec un regard vif, sans avoir les yeux rivés sur notre nombril. C’est aussi ça l’internationalisme !

En maîtrisant les sujets internationaux, on affine notre compréhension de la France et du capitalisme. Ça nous aide également à comprendre le silence de nombreuses puissances sur la situation en Palestine.
Je suis d’ailleurs très content que nous ayons pris la décision de mener une grande bataille pour la reconnaissance de l’État palestinien.

L’horreur, la politique génocidaire, l’apartheid, l’occupation, la colonisation que subit le peuple palestinien n’ont que trop duré.

La reconnaissance d’un État palestinien, à côté d’un État israélien, sur les frontières de 1967, est la seule solution politique viable pour le peuple palestinien et pour la paix dans la région.

Partout en France, mettons dès demain la pression sur les élus locaux, sur les institutions, sur la diplomatie, pour que la France prenne enfin cet acte fort et entraîne d’autres pays avec elle.

Avec ce texte de congrès, on ne se contente pas de faire un bilan ou d’écrire un programme. On redonne à la politique ce qu’elle a perdu : du souffle, du sens, du désir.

Trop souvent, la politique ne fait plus rêver. Elle est devenue un théâtre où les libéraux et les sociaux-démocrates jouent la même pièce, avec les mêmes phrases creuses et les mêmes promesses non tenues. Un monde coupé du réel, un monde de débats stériles, de combines et de mépris.

Alors oui, aujourd’hui, la politique c’est chiant. Mais ça ne l’a pas toujours été. Et ça ne le sera pas toujours. La politique, ça peut être l’endroit où on relève la tête. Où on comprend le monde pour mieux le transformer. Où on s’organise pour être plus forts que la classe dominante, où on agit, où on crée du lien.

Oui, on veut réenchanter la politique. Pas avec des effets de style, mais avec des idées fortes. Pas pour gérer le désordre, mais pour faire naître un autre monde.

On veut une politique joyeuse, collective, populaire. Une politique qui donne envie de s’y mettre, qui fait battre le cœur, qui fait lever les poings. On veut une JC qui fait dire aux jeunes : « Moi aussi je veux militer avec eux. » Voilà notre ambition.

Si on veut réenchanter la politique, il faut qu’elle parle de ce qu’on vit, de ce qui pourrit la vie de millions de jeunes. Et rien ne nous abîme plus aujourd’hui que la précarité, l’absence d’avenir, le manque de perspective.

L’intérim, les CDD à répétition, les courses Uber à faire, les stages bidon, les petits boulots mal payés… Voilà le quotidien de la jeunesse. Et pendant ce temps, la bourgeoisie devient de plus en plus riche, les actionnaires empochent des milliards, et le gouvernement ose parler de « plein emploi ».
Alors nous, on ne se contente pas de dénoncer. On va porter une campagne qui parle, une campagne de combat et d’espoir : « Un million d’emplois pour sortir les jeunes de la précarité et révolutionner la France. » Une campagne qui va vivre partout : dans les lycées pros, les CFA, les amphis, les IUT.

Parce que dans chaque lieu, il faut des réponses concrètes. Un vrai service public de l’orientation pour en finir avec la sélection. Des formations planifiées pour répondre aux besoins du pays, pas au bon vouloir des capitalistes. Des stages et des alternances qui débouchent sur de vrais emplois, bien payés, avec des droits.

Cette campagne, on va l’incarner. Avec des revendications claires, des gestes militants porteurs, et une grande cohérence nationale. Je donne rendez-vous le 1er mai : soyons dans la rue avec nos idées, nos slogans et notre colère. Ce sera le premier pas d’un grand mouvement pour reprendre le pouvoir sur nos vies et sur notre travail.

Ce congrès a comme sous-titre « Proche, utile, révolutionnaire ». Je crois que nous avons tout à fait répondu à ces trois qualificatifs tout le week-end.
Camarades, on a traversé des tempêtes, des années de repli, de doutes, de solitude parfois. On nous a dit que c’était fini, que le communisme était dépassé, que les jeunes s’en fichaient, qu’on n’avait plus notre place. Mais regardez-nous ! Nous sommes toujours-là, communistes, jeunes, nombreux, motivés, organisés, débout et fiers ! Nous faisons vivre nos idées là où personne ne nous attend. […]

Aujourd’hui, il nous faut passer de quelques grandes cathédrales à des centaines de maisons ouvrières. Des structures simples, chaleureuses, vivantes. Une maison ouvrière à la sortie d’un lycée pro. Une maison ouvrière dans une cité-U. Une maison ouvrière dans un IUT. Voilà à quoi doivent ressembler les structures de la JC, qu’on les appelle groupe, cercle ou cellule.
Des maisons ouvrières pour débattre, pour organiser, pour rêver, pour lutter. Des maisons où l’on pousse la porte sans avoir besoin de frapper.

C’est dans ces maisons-là que le communisme se reconstruira. Pas dans les palais, pas dans les hémicycles, mais dans les ateliers, les cantines, les cafétérias, les cours de récré, les parcs, les cafés. […]

Bravo pour nos travaux du 44e Congrès. Vive le MJCF, vive les Jeunes Communistes !

Article publié dans CommunisteS, numéro 1038 du 16 avril 2025.