Airbus Defence & Space : le PCF aux côtés des salariés pour un renouveau industriel ! (PCF)

Publié le 27 octobre 2024

Alors qu’aux États-Unis, en Chine, en Russie, au Japon et en Inde, l’activité spatiale monte en puissance, nous assistons, en Europe et en France, à une réorientation stratégique et à des restrictions budgétaires, avec les suppressions d’emplois et de savoir-faire qui les accompagnent. La France est menacée de voir son industrie spatiale déclassée !

Airbus DS a annoncé la semaine dernière la suppression d’ici 2026 de 2500 postes dans la filiale qui compte 35000 emplois dans le monde.

Airbus doit faire face à des retards de livraison de satellites en raison de choix technologiques pas assez matures lors de leur commercialisation. Ainsi, une dizaine de gros satellites, notamment de communication, attendent d'être finalisés (satellites de la gamme Eurostar 3000 et OneSat de 4 à plus de 6 tonnes). L'investissement dans la constellation OneWeb n'offre pas les résultats attendus, car celle-ci doit faire face à la concurrence de SpaceX avec sa constellation Starlink forte de plus de 6000 satellites qui propose ses services directement aux utilisateurs finaux. En choisissant de réduire ses investissements dans le spatial, Airbus opère « un suicide industriel » comme le dit la CGT D&S Toulouse.

Cette situation s'ajoute à celle des avions qui malgré une excellente santé financière doit à nouveau subir un plan d'économies avec un gel d'embauches et l'arrêt de nombreux projets. Cette annonce faite avant l'été intervient alors que le groupe Airbus est en train d'utiliser plus de 500 millions d'euros de trésorerie pour racheter ses propres actions... Par ailleurs, le groupe avait dégagé un bénéfice net de 3,8 milliards d'euros en 2023, soit l'un des meilleurs de son histoire.

Les décisions prises par la direction d'Airbus ressemblent malheureusement de plus en plus à celles prises par Boeing et qui ont conduit le groupe américain dans une situation catastrophique : dégradation de la qualité, perte de confiance des clients, endettement à près de 50 milliards de dollars, procès...

Alors que l'industrie française peine à se redresser, la stratégie mortifère des dirigeants du plus grand groupe européen de construction aéronautique et spatial risque de conduire celui-ci vers un avenir douloureux pour les salariés, qui sont les victimes directes des mauvais choix de leurs dirigeants.

Comme pour Thalès, nous sommes également dans ce cas face à un gâchis industriel et à un affaiblissement des capacités de défense de la France et de son indépendance. La suppression de milliers d’emplois constitue une perte pour longtemps de savoir-faire indispensables à la filière.

Le PCF est pleinement mobilisé avec ses élus, aux côtés des salariés, pour un renouveau industriel dans la défense et le spatial par une nouvelle maîtrise nationale sur les moyens industriels et financiers ; un engagement des industriels dans la réponse aux besoins actuels et futurs au travers de solutions basées sur l’autonomie de l’Europe avec la mise en place de modes de financement qui permettent de tenir l’industrie et la recherche spatiale à l’écart des diktats des marchés financiers, avec l’apport de crédit de la BCE ; la mise en place de nouveaux pouvoirs des salariés et des citoyens sur les objectifs des entreprises, les financements.

Paris, le 25 octobre 2024

Parti communiste français.