Boussole de compétitivité de l’UE : une fuite en avant libérale et fédéraliste !

Publié le 29 janvier 2025

La Commission européenne a présenté aujourd’hui la boussole de compétitivité de l’Union européenne.

Cette nouvelle stratégie, qui prétend répondre au décrochage de l’Union européenne dans la compétition économique, politique et militaire mondiale, aggravera la situation.

Si le constat d’un besoin d’investissement massif proposé par le rapport Draghi est largement partagé, la boussole de compétitivité de l’UE ne permettra pas la réponse aux besoins sociaux et environnementaux des peuples européens : elle se concentre sur un nombre bien trop limité d’objectifs et est tout entière tournée vers le soutien au capital.

L’actualité de l’innovation technologique et les difficultés énergétiques au sein de l’UE démontrent pourtant à quel point c’est une erreur.

Pourquoi copier le modèle états-uniens en matière d’innovation technologique alors même que la percée récente de l'entreprise chinoise DeepSeek s’est accompagnée de la destruction de centaines de milliards de capitalisation boursière de géants de la technologie ? Pourquoi encore persister, au-delà des déclarations d’intentions, dans un marché européen spéculatif de l’énergie dont les prix pèsent sur les entreprises et les ménages et freinent dans les faits la décarbonation de l’économie ?

En outre, la prétendue "simplification" des normes conduira à de nouveaux reculs sociaux et environnementaux en matière de responsabilité des entreprises envers les sous-traitants, de santé humaine ou de préservation de l'environnement.

Surtout, le développement de la finance de marché pour répondre aux immenses besoins de financement comporte des mesures dévastatrices comme la titrisation des crédits et le recours aux fonds de pension en affirmant explicitement encourager le développement de la retraite par capitalisation. Et la fuite en avant fédérale dans nombre de domaines va à l’encontre de l’indispensable respect de la souveraineté des Etats de l’Union.

A l’opposé de cette fuite en avant libérale et fédéraliste, le PCF porte le projet d’une Europe de nations et de peuples libres, souverains et associés pour répondre aux besoins. Cela implique :

- une nouvelle utilisation de l’argent par l’introduction systématique de critères sociaux et environnementaux pour développer l'emploi, la formation, l'égalité professionnelle femmes-hommes

- de nouveaux pouvoirs d’intervention des peuples et des travailleurs et travailleuses sur les choix des entreprises.

C’est le sens des propositions que nous portons pour l’industrie et les services publics, telles la nationalisation d'entreprises stratégiques avec une gestion démocratique ou encore la création d'un fonds européen de développement des services publics alimenté par la création monétaire de la BCE.

Paris, le 29 janvier

Parti communiste français.