Le 23 novembre, les communistes étaient dans la rue partout en France pour porter nos propositions permettant de mettre fin au fléau des violences contre les femmes.
Notre priorité ? La défense et la promotion des services publics à égalité sur l’ensemble du territoire. Nous soutenons également l’exigence d’une loi-cadre intégrale contre les violences portée par une coalition d’associations et syndicats.
Seuls les services publics sont à même de garantir aux femmes un accès égal à leurs droits. Aujourd’hui le compte n’y est pas, avec une dégradation des services publics associée à un manque de prise en compte réelle des enjeux liés aux violences faites aux femmes. La lutte contre les violences, l’éducation à la vie sexuelle et affective, l’hébergement d’urgence, tout cela repose essentiellement sur des dispositifs associatifs et bénévoles qui manquent de moyens. Le désengagement de l’État se révèle criminel.
Les droits des femmes sont « classés sans suite » ! On parle de libération de la parole des femmes pour masquer l’absence de réponse de l’État. Nous demandons la mise en place d’un dispositif visant à assurer le respect des ordonnances de protection. Les femmes portent plainte et dans la majorité des cas rien ne se passe. Plus de 90 % des plaintes pour violences sont classées sans suite. Justice n’est pas rendue. La culture du viol imprègne les tribunaux. Nous demandons la création de brigades et juridictions spécialisées sur le modèle espagnol. Nous demandons qu’aucune plainte ne puisse être classée sans suite sans une liste d’actes d’enquête minimaux.
Nous refusons le retour du consentement dans la définition juridique du viol. Cette fausse bonne idée qui a le mérite de ne pas coûter un centime (alors que les associations portent à 2,6 milliards le budget nécessaire contre les violences) renforcera encore la confusion entre sexe et violence et fera porter la charge sur l’attitude de la victime plutôt que sur la stratégie de l’agresseur. Il est fondamental de ne pas se tromper de combat, la définition juridique du viol est le résultat d’une bataille juridique visant à protéger la victime de la charge de la preuve. Le problème de notre société c’est la banalité avec laquelle des hommes violent les femmes.
Le procès de Mazan en est la parfaite démonstration. Considérer que la femme est un objet dont on peut disposer à sa guise est le cœur du problème. La lutte contre l’industrie pornographique et le système prostitutionnel doivent être une priorité en tant qu’ils normalisent les violences faites aux femmes, justifié par un prétendu consentement des principales concernées déconnecté de la réalité. Saluons la campagne de l’UEC sur la prostitution étudiante qui met le gouvernement fasse aux conséquences les plus dramatiques de la précarité étudiante.
Si le chantier est colossal, les violences faites aux femmes ne sont pas une fatalité. Les communistes continueront à se mobiliser tout au long de l’année pour les services publics, pour le droit à la sécurité et à la justice des femmes.
Shirley Wirden
membre du CEN
Article publié dans CommunisteS, numéro 1020 du 27 novembre 2024.