Fiers, queer et révolutionnaires

Publié le 02 juillet 2025

Retour sur une Marche des Fiertés haute en couleurs

Ce samedi, la Marche des Fiertés a une nouvelle fois rempli les rues d’un souffle joyeux, combatif et profondément politique. En tant que communistes, notre présence n’était pas seulement symbolique : elle était nécessaire. Parce que la lutte des personnes LGBTQI+ ne peut se dissocier de celle contre l’exploitation, contre le patriarcat, contre le capitalisme. Nous avons vécu une marche exceptionnelle qui restera gravée dans nos mémoires collectives.

Dès le début, le cortège s’est imposé par sa force, sa diversité, son énergie. Des dizaines de milliers de personnes ont répondu à l’appel de la Marche, transformant la ville en une vague colorée de revendications, de solidarité et de fierté. Parmi elles, notre char Fier·es et Révolutionnaires n’est pas passé inaperçu. Orné de drapeaux rouges, drapeaux aux couleurs de notre commission LGBTI+, de musiques populaires, badge et autocollants sur leur cœur pour tous les camarades, il a su attirer et rassembler bien au-delà de notre cercle militant habituel.

Des camarades, des passants, des jeunes, des habitué·es de la Marche ont rejoint notre bloc tout au long du parcours. Certain·es nous ont confié n’avoir jamais vu un espace politique et accueillant. D’autres nous ont remercié d’être là, de porter une fierté qui ne se vend pas, qui ne se plie pas aux logiques marchandes, qui refuse la récupération institutionnelle et commerciale.

Car notre fierté est subversive. Elle est rouge, elle est queer, elle est révolutionnaire. Elle se construit dans les luttes, dans la rue, dans les grèves, dans les occupations, dans les solidarités concrètes. Elle refuse les demi-mesures et les promesses vides. Elle réclame tout : le droit à l’existence, à la dignité, au logement, à la santé, à l’éducation, au plaisir, à la liberté. Et ce sont ces idées que nous avons portées haut et fort.

La Marche s’est déroulée dans une ambiance joyeuse et déterminée, sans heurts, avec un encadrement de notre accueil sécurité toujours présente pour nous permettre un défilé sans difficulté. Notre bilan est plus que positif. Nous avons défilé nombreux·ses, uni·es, visiblement et fièrement queer, fièrement communistes. Nous avons diffusé nos tracts, échangé, dansé, crié. Nous avons vécu un moment de puissance collective.

Alors oui, on peut être fier·es. Fier·es de notre présence. Fier·es des liens créés. Fier·es d’une marche qui a su mêler fête et lutte. Fier·es d’avoir montré que l’avenir est à celles et ceux qui refusent l’ordre établi. Fier·es d’avoir été, le temps d’un après-midi, l’image vivante d’un autre monde possible.

Fier·es, queer et révolutionnaires.

Anouk Veyret

Article publié dans CommunisteS, numéro 1048 du 02 juillet 2025.