Ces derniers jours d’avril ont vu des épisodes de gel destructeurs pour les arbres fruitiers, les cultures légumières et la vigne. De même, nombre d’apiculteurs s’inquiètent pour leur production de miel. Cette météo déréglée est symptomatique des effets du dérèglement climatique qui nécessitent de mettre en œuvre dès à présent un Régime public d’assurance et de gestion des risques.
Il convient de rompre avec des décennies de privatisation de l’assurance des risques agricoles, avec le détricotage de la loi du 10 juillet 1964, qui avait institué un régime d’indemnisation avec des garanties publiques. Les réformes successives ont contribué non seulement à abaisser le champ couvert par la garantie universelle publique, mais n’ont pas répondu à l’objectif de pérennisation des petites exploitations et des structures déjà fragilisées économiquement.
A rebours de cette dérive assurantielle inefficace et dangereuse pour la grande majorité des exploitations, le PCF défend la mise en œuvre d’un véritable régime assurantiel public, étendu à l’échelle européenne.
Ce dernier bénéficierait de financements issus de la Politique agricole commune (PAC) ainsi que d’une mise à contribution des revenus financiers de la grande distribution, de l’industrie agroalimentaire et de l’agrofourniture, mais aussi des secteurs bancaires et assurantiels. Ce régime doit permettre à l’ensemble des producteurs d’être couverts, avec une contribution accessible dont le montant serait assis sur une cotisation proportionnelle à la superficie et à la taille du cheptel.
Ce nouveau régime public ne doit pas se limiter à la seule indemnisation mais accompagner dans la durée l’adaptation au dérèglement climatique de l’ensemble des exploitations. Cela passe par un renforcement des moyens alloués à la recherche agronomique publique, conjointement à la transformation des pratiques agricoles. Les communistes sont convaincus de la nécessité d’accélérer la transformation agroécologique des exploitations depuis la sélection de variétés plus résistantes jusqu’à des pratiques moins vulnérables aux effets du changement climatique, basées notamment sur la diversification des espèces et des variétés présentes sur l’exploitation, et jusqu’à la réorientation globale de certains systèmes. Une proposition de loi présentant l’architecture de ce nouveau régime avait été portée par André Chassaigne en 2020.
Face au dérèglement climatique, anticipons les risques agricoles ! Il en va de la pérennisation de dizaines de milliers d’emplois et de notre souveraineté alimentaire.
Parti communiste français
29 avril 2024