Il était une fois le colonel Fabien - Une série historique de Gérard Pellois (épisode 7)

Publié le 05 mars 2025

En juillet 1944, le commandement des FTP de la Seine-Sud est confié à Fabien.

La zone est d’importance, c’est le lieu de passage incontournable des troupes allemandes qui battent en retraite et Paris est la plaque tournante vers le front. Avec tous les officiers FTP et FFI, il prépare l’insurrection parisienne contre l’avis de ceux qui prétendent que la guerre est une affaire de militaires. Il s’entoure de combattants aguerris, compagnons des Brigades ou des maquis. Gilberte Lavaire, « Nicole », son agent de liaison, l’a rejoint après avoir été torturée et s’être évadée.

Objectifs : interdire l’entrée dans Paris des troupes allemandes, détruire la logistique de l’occupant par tous les moyens, le harceler, l’isoler, libérer des patriotes prisonniers, répondre aux exécutions massives, « pour un œil, les deux yeux », déclare Fabien et puis, primordial, récupérer armes et munitions qui manquent cruellement.

Le 10 juillet les cheminots se mettent en grève ; manifestations et grèves vont se multiplier.

Les FTP prennent la parole dans les gares, dans les usines ; ils appellent les ouvriers à s’armer, à constituer des groupes de combat. Fabien parlera à la gare Masséna et dans une usine. Des « milices patriotiques » se forment, elles seront intégrées aux opérations. Pour Fabien « c’est dans le combat que les hommes apprennent à se battre et que le chefs apprendront à diriger ». Chacun·e avec ses moyens doit participer au combat. Fabien fait fabriquer des crève-pneus, simples, efficaces, à la portée de tous, ils sont à la route ce que les tirefonds sont aux voies ferrées.

Le 14 juillet, Fabien organise un meeting au Kremlin-Bicêtre, avec une rigueur militaire. Devant le succès le meeting se transforme en manifestation, la police n’intervient pas. C’est un acte politique et militaire fort, la population prend confiance en sa force et de nouveaux combattants sont instruits militairement.

Le 13 août, il attaque le dépôt SNCF de Montrouge avec deux compagnies de FTP et les « Milices patriotiques ». Il est blessé mais c’est un succès. Il lance des opérations aux gares d’Austerlitz et d’Orléans. Le 14, le même dispositif neutralise le dépôt de Vitry.

Le 19, le Colonel Rol-Tanguy, commandant en chef des FFI, appelle à l’insurrection. La police, la gendarmerie y prennent part. Le 20 août, près de 600 barricades surgissent un peu partout. Une trêve est demandée par l’occupant ; pour Fabien et Rol-Tanguy, il n’en est pas question, il faut maintenir la pression.

Le 22, attaque importante et victorieuse d’un garage à la Porte d’Orléans.

Le 25, Fabien reçoit le commandement de toutes les unités FFI de son secteur. Il organise l’attaque du Luxembourg, centre névralgique de l’armée allemande. Le combat cesse à 17 h avec la reddition de Von Choltitz.

Paris est libéré, Fabien est déjà ailleurs.

Article publié dans CommunisteS, numéro 1032 du 5 mars 2025.