Monsieur Retailleau est un provocateur multirécidiviste.
Non content de faire un amalgame honteux entre étrangers et développement de la délinquance et de la criminalité, il aura osé déclarer récemment : « L’État de droit, ce n’est pas intangible, ni sacré ».
Ces propos sont inacceptables, à fortiori de la part d'un ministre. Ils ne peuvent être laissés sans réponse de la part du Premier ministre, lorsqu’il prononcera sa déclaration de politique générale. Remettre en cause l'État de droit, c'est mettre en cause notre pacte républicain et la République elle-même.
En République, le ministre de l’Intérieur est le garant de la sécurité collective, donc du respect des droits fondamentaux de toutes celles et tous ceux qui résident sur le territoire national.
Loin d’être un supplément d’âme, l’État de droit protège la démocratie, il permet à celle-ci de s’exercer pleinement dans le respect des citoyens et des citoyennes, quelles que soient leurs origines, leurs couleurs de peau, leurs convictions intimes, leurs orientations sexuelles. Il impose aux responsables publics d’agir en conformité avec les principes codifiés par la Constitution. Il récuse donc l’essentialisation de quelque partie que ce soit de la collectivité nationale.
Sortir de l’État de droit serait, par conséquent, entrer dans le règne de l’arbitraire.
Par autant de déclarations incendiaires prononcées en quelques jours à peine, le ministre de l’Intérieur nuit gravement à l’apaisement dont a besoin le pays.
Il est devenu un problème pour notre République.
Il appartient à Michel Barnier, qui n’a pas hésité à recadrer d’autres ministres, de clarifier sa position vis-à-vis de la ligne défendue par Monsieur Retailleau. À défaut, il faudra en conclure que son gouvernement ne s’est donnée qu’une mission : préparer la venue au pouvoir de l’extrême-droite, qui pense et parle comme son ministre de l’Intérieur.
Ce sera alors à tous les démocrates, à tous les républicains d’en tirer les conclusions qui s’imposent, en congédiant ce gouvernement dangereux pour la vie collective de la nation.
1er octobre 2024
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF