L’austérité et le bellicisme, les deux piliers de la nouvelle commission européenne.

Publié le 19 septembre 2024

La proposition de composition de la nouvelle Commission européenne a été dévoilée par Ursula von der Leyen lundi 17 septembre et force est de constater que de nouveau les peuples seront encore les grands perdants des politiques européennes.

Elle démontre le projet politique des classes dirigeantes européennes : celui d’imposer une nouvelle et violente cure d’austérité aux peuples, en poussant les Etats membres à accélérer le démantèlement des politiques sociales et des services publics, au mépris de la souveraineté des peuples et d’un développement social partagé.

14 des 27 commissaires sont issus du parti de droite européen (PPE). La nomination de Raffaele Fitto du parti néo-fasciste italien Fratelli d’Italia au poste de vice-président président de la Commission annonce de nouvelles étapes inquiétantes dans la dérive des politiques européennes et représente un nouveau pas dans la recomposition des droites européennes sous pression de l’extrême-droite.

De plus le limogeage de Thierry Breton par Madame von der Leyen, et son replacement par Stéphané Séjourné, imposé à la France, représentent un véritable coup de force contre la souveraineté de notre pays au sein des institutions communautaires. Quoique l’on pense du bilan de Monsieur Breton, il s’agit en effet d’un acte contraire au principe qui laisse aux États la prérogative du choix de leurs commissaires. Cet événement traduit donc, à la fois, la marche forcée à un fédéralisme européen que refusent pourtant les peuples du continent, et un nouvel affaiblissement de la capacité française à défendre ses intérêts vitaux, en matière notamment de politique de défense, d’énergie nucléaire ou d’agriculture. Qu’en sera-t-il donc, demain, de la relance industrielle et de « l’autonomie stratégique » pourtant prônée ardemment par la présidente de la Commission Ursula Van Der Leyen ? Le commissaire danois à l’énergie Dan Jorgensen est un militant anti-nucléaire, industrie pourtant fondamentale à la relance industrielle comme à la transition énergétique.

L’acceptation du diktat de la présidente de la Commission par Emmanuel Macron est, de ce point de vue une honte. C’est la démission de Madame von der Leyen que les représentants de notre pays auraient dû exiger.

D’autant que, alors que 100 millions de personnes au sein de l’UE vivent dans une pauvreté extrême, voire, ont des difficultés d’accès à l’énergie et à une alimentation saine, les enjeux sociaux vont être sacrifiés par cette nouvelle Commission qui affiche sa volonté exclusive de servir les marchés. Les questions d’emplois et d’affaires sociales sont ainsi les grandes oubliées du casting puisque plus aucun.e commissaire n’en aura la charge.

Mais plus encore, comment parvenir à cette « autonomie stratégique » en restant totalement alignés sur les Etats-Unis ? Car c’est bien là une nouvelle contradiction majeure de la Commission Européenne qui nomme deux commissaires « à la guerre » . En effet, entre Kaja Kallas, ancienne première ministre estonienne, désignée haute représentante aux affaires étrangères et Andrius Kubilius à la défense et à l’espace, c’est non seulement une ligne totalement alignée sur l’OTAN, avec les Etats-Unis pour seul parapluie de défense, qu’on nous propose, mais surtout c’est un engrenage belliciste qu’on nous promet.

Seule la construction d’un rapport de force politique et social permettra d’amorcer une autre construction européenne, pour que notre pays engage avec ses partenaires les discussions à même d’ agir en faveur d’un fonds de développement économique, social et écologique européen pour les services publics financé par la Banque centrale européenne, d’un développement soutenable, conciliant justice sociale et justice environnementale, et d’une politique de paix et de sécurité collective indépendante des logiques de blocs et en rupture avec l’OTAN, pour répondre à l’intérêt général.

Paris, le 19 septembre 2024

Parti communiste français.