Les partis communistes européens engagés pour la transformation sociale et pour la paix

Publié le 07 mai 2025

Lundi 5 mai, le PCF a invité sept partis communistes et ouvriers européens à se réunir à Paris : le Parti communiste portugais, le Parti communiste d’Espagne, le Parti du travail de Belgique, le Parti de la refondation communiste-gauche européenne (Italie), AKEL (Chypre), le Parti communiste d’Autriche et le Parti communiste de Bohême-Moravie.

Ce format de travail a pour objectif d’offrir un espace de dialogue à des partis communistes membres du groupe The Left au Parlement européen ou bien membres ou observateurs du PGE. 

Le mouvement ouvrier en Europe est, au-delà de la grande diversité des situations nationales, confronté à des défis communs : ceux de la nouvelle phase de la mondialisation capitaliste et de ses fracturations, des réactions de l’impérialisme américain avec la guerre commerciale de Trump, et de ses contradictions, ceux de la crise sociale et démocratique européenne accentuée par les politiques austéritaires des traités et des classes dirigeantes européennes, ceux des risques d’une guerre européenne et du surarmement. L’essor de l’extrême droite, et la montée en puissance de son projet xénophobe et de démantèlement des conquêtes sociales et démocratiques des peuples, est une réalité dans l’ensemble de l’Europe ; de même que l’est celui d’une partie des bourgeoisies de s’appuyer ou d’utiliser de telles tendances pour écraser la gauche. Le choix des bourgeoisies européennes d’enclencher une marche vers l’économie de guerre, pour essayer de redonner un élément commun à une construction capitaliste de l’UE qui n’en a plus guère, est lourd de régressions sociales et démocratiques majeures à l’échelle continentale. L’ensemble des partis, dans leurs conditions nationales propres, est donc confronté à la question de la construction de majorités sociales et politiques capables non seulement de s’opposer efficacement à de telles régressions historiques, mais encore de porter l’exigence d’une alternative de transformation et d’émancipation sociale et démocratique, sur une base unificatrice de classe, et non sur celle de l’exacerbation des communautarismes. 

La question d’une politique de paix est donc centrale en Europe. Les critiques de l’OTAN, du plan « Rearm UE » et de l’impasse stratégique de la soumission de l’UE à l’OTAN et aux USA, dont on voit aujourd’hui toute l’ampleur, sont bien entendu partagées. Il s’agit également d’exiger en commun la construction d’une alternative pour la sécurité collective des peuples en Europe, alors que les classes dirigeantes du continent le poussent sur la voie d’une confrontation armée. 

L’exigence d’autres coopérations européennes, fondées non pas sur la logique capitaliste mais sur les intérêts communs des nations souveraines et associées, est également un autre point fort. Cela s’applique dans les domaines de l’industrie, de l’énergie, des transports par exemple. Cela fait écho aux revendications portées il y a 20 ans par le non de gauche en France. Le piétinement des résultats des référendums français et néerlandais par les classes dirigeantes européennes est une des sources de la crise structurelle d’une UE condamnée à mendier des faveurs à Washington ou à s’enfoncer dans un fédéralisme armé et nucléarisé. Le tour de table de la situation dans les différents pays a montré à quel point l’offensive contre les droits sociaux, contre les services publics, contre les retraites était commune, prenant pour prétexte l’instauration d’une économie de guerre. 
Mais ce même tour de table montre aussi que des potentialités existent. Des mobilisations sociales importantes ont lieu en Belgique. Des évolutions politiques intéressantes sont à noter dans un certain nombre de pays, comme le fait que le PD italien se soit opposé à « Ream UE », ou encore la mobilisation sur les quatre référendums italiens sur l’assouplissement de l’accès à la nationalité et sur le code du travail qui auront lieu les 8 et 9 juin. En Autriche, la défense du statut de neutralité est soutenue par une majorité écrasante de la population. La situation politique et sociale n’est donc pas figée en Europe et des bases pour faire bouger les rapports de force en faveur de la paix et du progrès social existent. 

Sur tout cela, les partis communistes ont souligné l’importance de poursuivre les échanges et le travail commun.

Vincent Boulet 

Article publié dans CommunisteS, numéro 1040 du 7 mai 2025.