PNACC : il faut faire beaucoup plus pour l'adaptation !

Publié le 30 octobre 2024

Avec près d’une année de retard, le 3e Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) vient d’être dévoilé par le Premier ministre ce vendredi.

Si la référence à la trajectoire « +4 degré » est largement partagée, celle-ci doit être inscrite dans une loi, comme c’est le cas pour la stratégie nationale bas carbone.

En outre, le plan souffre de nombreuses insuffisances, à commencer par le manque d'un calendrier contraignant. Le gouvernement se contente de multiplier des appels à recensements, campagne d’information et diagnostics de la situation pour mieux reporter à plus loin l’action concrète.

Comment permettre aux collectivités de s'adapter dans leurs plans d’aménagement avant 2030, sans moyens significatifs supplémentaires ? 
Que pèse l’annonce de 75 millions d’euros supplémentaires du fonds Barnier, au regard des 5 milliards de coupes réclamées aux collectivités ?

Comment permettre à l'Ademe (Agence de la transition écologique) de remplir ses missions quand son fond chaleur est réduit et fléché sur les mesures d'adaptation pour la climatisation ? Il ne restera que des miettes pour les réseaux de chaleur.

Non seulement le gouvernement ne donne pas de nouveaux moyens pour ce faire, mais il en retire en réalité !

Au total, seuls 300 millions d'euros seront consacrés à l’adaptation alors qu'un milliard d'euros était envisagé : c’est un recul, par rapport aux
ambitions qui étaient déjà bien timides. En effet, les instituts et chercheur·ses sur le climat chiffrent le niveau de dépenses nécessaires à près de 10 milliards d'euros : il manque donc clairement un zéro au montant annoncé par le Premier ministre pour être à la hauteur.

Sur le dossier des régimes d’assurance, hautement sensible face à la multiplication des sinistres liés au changement climatique, là non plus, le compte n'y est pas.

Les fonds générés par la surprime du régime CatNat prélevée au niveau de l’assurance habitation ne sont pas complètement reversés dans le fonds Barnier mais servent à alimenter le budget général de l’État, ce qui correspond à un manque à gagner de près de 175 millions d’euros pour les dépenses liées à l’adaptation.

En outre, le gouvernement se contente d’appeler les assureurs privés à garantir des tarifs accessibles et à ne pas discriminer les territoires à risques. Pourtant, on ne compte plus les communes qui ne trouvent plus d’assureurs du fait de leur situation géographique à risque !

Les discours ne suffisent plus ! Pour sa part, le PCF propose de nationaliser une grande compagnie comme AXA et d’avoir ainsi un outil pour garantir une assurance à des tarifs accessibles pour toutes et tous, particuliers comme collectivités, sans avoir à gaver de dividendes des actionnaires sur le dos du malheur des sinistré·es.

Le PCF dénonce la contradiction flagrante entre la politique d'austérité menée et les besoins de financement pour l'adaptation. Avec notre plan climat Empreinte2050, présenté en novembre 2023, nous portons une politique d'une toute autre ambition avec les moyens politiques et financiers d'une planification qui couvre les 25 prochaines années.

Paris, le 30 octobre
Parti communiste français