Pour un État palestinien, contre la guerre commerciale et le chômage des jeunes - Déclaration du Conseil national du MJCF

Publié le 21 mai 2025

Le Conseil national du MJCF, réuni les 17 et 18 mai 2025, prend acte de la gravité du contexte international, traversé par une polarisation croissante et la recrudescence des logiques guerrières.

La volonté affirmée du gouvernement israélien d’annexer la bande de Gaza constitue, à ce titre, une escalade importante dans le bafouement du droit international et une étape supplémentaire de son projet colonial et génocidaire.

Depuis un an et demi, les bombardements, l’entrave à l’aide humanitaire, la famine et le blocus de Gaza ont fait plus de 50 000 morts palestinien·nes. Si la France, par la voix de Jean-Noël Barrot, condamne le plan d’annexion, il est désormais urgent de passer aux actes.

Les 3 et 4 juin aura lieu une conférence de l’ONU sur la résolution de la question palestinienne, co-présidée par la France et l’Arabie Saoudite. Emmanuel Macron a indiqué qu’il pourrait reconnaître l’État de Palestine à cette occasion, mais seulement si certains pays arabes reconnaissent l’État israélien. Ce chantage est inacceptable : le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ne peut pas être conditionné.

Nous réaffirmons la nécessité absolue que la France reconnaisse l’État de Palestine et ses territoires, tels que définis par les Nations unies, sans condition, sans délai. La France doit se désaligner des intérêts nord-américains et retrouver une voix de paix.

C’est de toute évidence un levier important pour faire arrêter l’occupation et les crimes de guerre, et nous continuerons de mener bataille durant les semaines à venir pour obliger la France à s’en saisir.

Parallèlement, la guerre commerciale lancée par les États-Unis conduit les pays d’Europe à mener une guerre sociale à la classe travailleuse. En visant particulièrement la Chine, les États-Unis font savoir qu’ils continueront de s’acharner contre tous les peuples qui contestent leur domination financière, politique et militaire.

Si Donald Trump peut d’apparence sembler hostile à ses vassaux européens, il illustre en réalité la continuité stratégique de la politique des États-Unis depuis la naissance de l’Alliance atlantique : la pression politique et économique sur les pays d’Europe qui, en échange d’une soi-disant protection militaire, ont ouvert leur marché aux marchandises et capitaux états-uniens, et leur ont délégué la politique étrangère.

Si Trump a suspendu pour 90 jours certaines taxes « réciproques » sur 75 pays, dont l’Union européenne, jugés « ouverts à la négociation », l’objectif reste le même : imposer un rapport de domination commerciale, vendre sans entrave, empêcher la concurrence. Le bras de fer se situe dans le fait que Trump souhaite baisser le tarif extérieur commun de l’Union européenne, alors que le dollar lui permet déjà de compenser le déséquilibre commercial entre les États-Unis et l’Union européenne. C’est en fait un privilège pour les États-Unis d’échanger, sur le long terme et sans problème, des volumes de valeur non équivalents.

Article publié dans CommunisteS, numéro 1042 du 21 mai 2025.