Notre parti vise à retrouver sa place parmi les travailleurs et les catégories populaires.
Depuis deux congrès, nous affirmons une stratégie de rassemblement du monde du travail autour d’intérêts de classe partagés face aux logiques du capitalisme. Mais pour que cette ambition devienne une implantation réelle et influente, un cap doit être franchi, à commencer par un engagement renforcé dans les lieux de vie et de travail. La campagne pour l’emploi et contre l’austérité, axée sur l’industrie et les services publics, illustre bien cet engagement : au-delà des revendications, elle vise à affermir notre présence locale et à renouveler nos méthodes d’action pour rester au plus près des réalités du monde du travail.
Aujourd’hui, nombre de Français perçoivent encore mal ce qui distingue le PCF d’autres forces de gauche. Notre visibilité médiatique a certes progressé, portée par notre secrétaire national et par notre candidat aux européennes, ce qui laisse entrevoir un nouvel électorat. Cependant, notre influence peine encore à s’installer durablement, comme en témoignent des scores autour de 2 à 2,5 %. Ce résultat nous interroge, car une partie de nos concitoyens ne voient pas encore le PCF comme une force politique pleinement crédible et influente.
À l’approche de notre conférence nationale, nous devons donc examiner les défis à relever pour retrouver une place centrale dans la société française. Nos débats s’articuleront autour de trois questions essentielles : d’abord, l’analyse de la séquence électorale récente, notamment des européennes et législatives, et de ce qu’elle révèle sur l’état du PCF aujourd’hui ; ensuite, comment lutter plus efficacement contre l’extrême droite et les politiques capitalistes qui nourrissent sa progression pour gagner des transformations révolutionnaires ; enfin, quelles campagnes politiques et idéologiques prioritaires mener pour reconquérir le monde du travail et les catégories populaires, et quelles transformations sont nécessaires dans notre organisation pour y parvenir. Ces questions doivent susciter le débat et faire émerger des réponses dans toutes les assemblées locales, adaptées aux réalités de chaque territoire.
Sur le plan organisationnel, la campagne qui se profile doit atteindre un double objectif : d’une part, mobiliser et renforcer nos rangs avec de nouvelles adhésions, une meilleure représentativité des femmes, et de nouvelles pratiques militantes ; d’autre part, garantir un suivi rigoureux des fédérations et offrir des formations pour consolider notre projet politique. Ce travail de fond est indispensable pour donner plus de poids à notre action et faire avancer nos idées dans le pays.
Cette réorganisation n’est pas seulement nécessaire : c’est le moyen de transformer le Parti pour en faire une force plus efficace, capable de structurer et d’amplifier les luttes. Car, comme le disait Lénine, « là où il y a une volonté, il y a un chemin » – mais ce chemin exige une organisation solide pour mener à bien nos objectifs.
Véronique Mahé
Article publié dans Communistes n°1016 – 30/10/2024